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Pour faire de la Zlecaf un succès pour le Burundi, la non-convertibilité de la monnaie burundaise en d’autres monnaies africaines doit être sérieusement prise en considération. Le CDE Great Lakes éclaire notre lanterne sur la nécessité de simplifier les échanges entre les monnaies africaines pour s'efforcer d'utiliser les monnaies locales dans les échanges entre les pays africains.
Avoir des devises en monnaies africaines est un grand défi pour les commerçants du continent. La réalité est que les Etats freinent la concurrence entre les monnaies, oubliant qu’en l’absence d’un système fiable de paiement, de compensation et d’interchangeabilité, le régime de la ZLECAF sera voué à l’échec. « Le coût de la convertibilité des devises lié à l'utilisation du dollar américain dans le commerce entre les pays africains est de près de cinq milliards de dollars par an », note le secrétaire général de le Zlecaf. Cela n’a pas beaucoup de sens de devoir passer par l’euro ou le dollar pour convertir le franc Burundais en une autre monnaie d’Afrique comme le franc CFA par exemple. Ce défi ne fait que handicaper les échanges entre les pays africains. « Il sera très coûté et difficile qu’un Burundais opère des échanges commerciaux avec les pays de l’Afrique de l’Ouest ou de l’Afrique australe à cause de cette difficulté de convertibilité des monnaies africaines », explique Kelvin Ndihokubwayo de la banque centrale du Burundi.

Quid du Burundi ?


Au Burundi, le défi de l'interchangeabilité et convertibilité du franc burundais avec d’autres monnaies africaines est une pierre dans les chaussures des échanges au niveau africaine. Notons que les produits burundais sont vendus en Afrique à hauteur de 73,3 % de toutes les exportations du Burundi, alors que les importations sur les marchés d’Afrique et de 32 % de toutes les importations du Burundi. Or, il y a deux ans, au moment où seuls les bureaux de change ouverts par les banques commerciales étaient jusque-là autorisés à assurer le change monétaire, certaines monnaies étrangères, à part seulement le dollar et l’Euro, n’étaient pas disponibles. Comme les commerçants le soulignent, durant les deux ans qu’a duré cette mesure, le commerce transfrontalier à la frontière avec la Tanzanie et le Congo a été handicapé par le manque du Shilling tanzanien ou du franc Congolais par fermeture des cambistes.

La nécessité de la convertibilité des monnaies


Le commerce entre les pays de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) par exemple se fait déjà grâce à l'utilisation de devises locales plutôt que le dollar américain. Citant ce cas d’école, le secrétaire général de la ZLECAf, S.E. Wamkele Mene, affirme que la Zlecaf « veut étendre cette politique à d'autres blocs régionaux comme la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) qui est en pourparlers avec la Banque africaine d'import-export ». Il note que « cela coûte cher à l’Afrique, et que c'est pourquoi le Zlecaf a déployé le système panafricain de paiement et de règlement qui permet le commerce en devises locales. L’interchangeabilité des monnaies africaines réduira le coût des transactions commerciales entre les pays, ce qui devrait faire augmenter leurs volumes ».
Avec le zlecaf, il est ainsi possible de créer une « unité de compte », une mesure unique qui fournirait un équivalent entre les monnaies africaines sans passer par une monnaie non-africaine et réduirait ainsi le risque lié à la non-convertibilité du change. Une alternative consisterait à mettre en place deux ou trois monnaies régionales pour simplifier les échanges entre les monnaies en Afrique. Il faudra aussi soulever la question de l’harmonisation et de la libéralisation des mouvements de capitaux entre les différents régimes de taux de change afin d’atténuer le risque de change et de rendre les opérations plus abordables.

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