« Bien que la LONA ait reçu la mission de régulateur, malheureusement les textes pour lui permettre de jouer pleinement son rôle de régulateur n'ont pas suivi », indique Léa Ngabire, Directrice Générale de la LONA. Par manque de cadre légal, explique-t-elle, les recettes issues du secteur des jeux de hasard restent faibles et le système de paiement des redevances n'est pas équitable.
« Ayant constaté le manque d'un cadre légal dans le secteur des jeux de hasard, la Stratégie de Contrôle et de Régulation des Jeux de Hasard (SCRJH) a été adoptée par le gouvernement du Burundi pour mieux réguler le secteur et que ces jeux peuvent contribuer au développement socio-économique du pays », souligne Ngabire. Elle fait savoir que le premier objectif stratégique indique dans son programme que le cadre juridique et institutionnel de la LONA doit être obligatoirement actualisé. Elle informe que le plan de mise en œuvre de la SCRJH comprend la mise en place d'une loi régissant les jeux de hasard au Burundi et une Agence de Régulation des jeux de Hasard qui remplace la Loterie Nationale du Burundi.
Pour matérialiser toutes les orientations de l'Etat du Burundi, précise Ngabire, le plan de la mise en œuvre de cette SCRJH 2023-2035 s'articule autour d'un objectif global consécutif à « Développer le secteur des jeux de hasard ». sellon elle, ce dernier est décliné en
deux objectifs stratégiques relatifs à mettre en place des mécanismes de régulation et de contrôle financiers des sociétés de jeux de hasard et à accroître les recettes issues des jeux de hasard.
De l'historique
Les jeux de hasard ont vu le jour au Burundi avec la création de la Loterie Nationale du Burundi (LONA) par le décret 100/45 du 02 mai 1985. Le Décret No 100/009 du 14 janvier 1987 portant son organisation et le décret No100 /231 du 11 décembre 1989 portant sa réorganisation lui assignait la mission d'organisation des loteries à l'intention du public sur tout le territoire national.
Depuis 1985 jusqu'en 2000, seule la LONA organisait le grattage instantané sur tout le territoire du Burundi. Un autre opérateur dans le domaine des jeux de hasard dénommé LYDIA LUDIC BURUNDI SARL (filiale du GRUPO PEFACO SL) est apparu le 12 mai 2000 et a signé avec la LONA, un contrat de concession exclusive d'exploitation des Machines à Sous et autres jeux de hasard.
Jusqu'en 2016, l'opérateur d'exploitation des Machines à Sous et autres jeux de hasard est resté le seul partenaire de la LONA dans ce domaine.
C'est en 2016 que d'autres sont apparus. Actuellement, la LONA compte 15 partenaires agréés et ayant signé les contrats de concessions des jeux de hasard (dont 8 fonctionnels, 3 en suspension et 4 non fonctionnels). La LONA continue à recevoir des demandes d'autres opérateurs économiques qui souhaitent investir dans ce domaine.
Ces contrats de concession sont des licences accordées par la Loterie Nationale du Burundi et approuvées par le Ministre ayant le Commerce dans ses attributions.
Avec ces contrats, la LONA est devenue exploitant et régulateur en même temps ; se trouvant ainsi dans une situation d'incompatibilité. C'est dans ce cadre de bien structurer et améliorer le secteur des jeux de hasard, que le gouvernement a adopté une stratégie de contrôle et de régulation des jeux de hasard en juillet 2023.