Les objectifs de la
ZLECAf sont entre autres créer un marché continental unique de biens et de
services avec la libre circulation des personnes et des investissements,
ouvrant ainsi la voie à l’accélération de l’établissement de l’union douanière
continentale. « La ZLECAF devrait
également renforcer la compétitivité des industries et des entreprises grâce à
l’exploitation des possibilités de production à grande échelle, à l’accès au
marché continental et à une meilleure allocation des ressources », précise
Mme Daya Bragante, cheffe de section des initiatives sous régionaux au sein de
la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique.
Selon le rapport de la banque
mondiale, les pays qui y parviendront pourront attirer les investissements
étrangers et stimuler la concurrence, facteurs d’augmentation de la
productivité et de l’innovation des entreprises nationales. La mise en œuvre de
l’accord entraînerait également des hausses de salaires plus importantes pour
les femmes que pour les hommes d’ici à 2035, avec des augmentations respectives
de 10,5 % et de 9,9 %. Elle permettrait également d’augmenter de 10,3 % les
salaires des travailleurs non qualifiés et de 9,8 % ceux des travailleurs
qualifiés.
Selon ce rapport, les exportations
intracontinentales augmenteraient de 81 % tandis que les exportations vers les
pays non-africains représenteraient 19 % étant donné que le commerce
intra-africain ne représente que 15 % des échanges totaux du continent contre
70 % pour l’Union européenne.
Défis à relever ?
Primo, comme le montre le
professeur Dr Salomon Nsabimana, doyen de la faculté d’économie à l’université
du Burundi, au niveau de la structure de l’économie burundaise, il y a une
forte part de la consommation locale de la production manufacturière, une
faible productivité et compétitivité des entreprises suite à l’accès limité à
l’énergie et à la mauvaise alimentation en électricité.
Secundo, le pays
n’exploite pas pleinement des atouts du corridor central pour la réduction des
délais et des coûts de transport, sans oublier l’inexploitation de l’opportunité
du transport lacustre pour réduire les coûts de commerce.
Tertio, au niveau de la
structure des échanges, il y a une faible diversification des exportations où
le pays note une prédominance du café (plus de 70 % des recettes), une
faiblesse des exportations des produits non-traditionnels, et une forte dépendance
du marché d’un seul pays à destination des exportations. Il y a aussi manque
d’infrastructures de stockage et de chaînes de froid pour les produits
périssables, coûts élevés de transport à cause de la configuration géographique
du Burundi, prévalence des échanges transfrontaliers informels assurés par de petits
commerçants (les jeunes et les femmes) qui font face à d’importants obstacles
au niveau des frontières.
Piste de solutions
La solution est simple.
Via l’opportunité de la ZLECAF, selon l’étude de l’IATP en partenariat avec le
CDE Great Lakes, exécutée par Dr Salomon Nsabimana, il faut améliorer et accroître la valeur
ajoutée manufacturière des filières existantes basées sur les ressources
naturelles ainsi que les produits de moyenne et haute technologie. En plus, il
faut identifier et diversifier les marchés potentiels d’exportations pour le
développement du secteur manufacturier.
Selon Aimable Manirakiza,
directeur du CDE Great Lakes, l’amélioration de l’environnement des affaires
est aussi nécessaire pour attirer les investisseurs nationaux et étrangers dans
le secteur des services, sans oublier la mise en place d’une fiscalité
appropriée et favorable afin de créer des conditions économiques stables et
expansionnistes qui favorisent l’investissement dans le secteur des services.