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Ratifiée par le Burundi le 17 juin 2021, la zone de libre-échange continentale africaine constitue un vaste marché interafricain. L’intégration du Burundi au sein de cette zone renforcera les objectifs économiques et industriels du pays et permettra aussi la promotion du commerce, l’investissement et une meilleure exploitation des perspectives du secteur privé. En libérant le potentiel du commerce au Burundi via la ZLECAF, quid des contraintes et défis ?

Les objectifs de la ZLECAf sont entre autres créer un marché continental unique de biens et de services avec la libre circulation des personnes et des investissements, ouvrant ainsi la voie à l’accélération de l’établissement de l’union douanière continentale. « La ZLECAF devrait également renforcer la compétitivité des industries et des entreprises grâce à l’exploitation des possibilités de production à grande échelle, à l’accès au marché continental et à une meilleure allocation des ressources », précise Mme Daya Bragante, cheffe de section des initiatives sous régionaux au sein de la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique.

Selon le rapport de la banque mondiale, les pays qui y parviendront pourront attirer les investissements étrangers et stimuler la concurrence, facteurs d’augmentation de la productivité et de l’innovation des entreprises nationales. La mise en œuvre de l’accord entraînerait également des hausses de salaires plus importantes pour les femmes que pour les hommes d’ici à 2035, avec des augmentations respectives de 10,5 % et de 9,9 %. Elle permettrait également d’augmenter de 10,3 % les salaires des travailleurs non qualifiés et de 9,8 % ceux des travailleurs qualifiés.

Selon ce rapport, les exportations intracontinentales augmenteraient de 81 % tandis que les exportations vers les pays non-africains représenteraient 19 % étant donné que le commerce intra-africain ne représente que 15 % des échanges totaux du continent contre 70 % pour l’Union européenne.

Défis à relever ?

Primo, comme le montre le professeur Dr Salomon Nsabimana, doyen de la faculté d’économie à l’université du Burundi, au niveau de la structure de l’économie burundaise, il y a une forte part de la consommation locale de la production manufacturière, une faible productivité et compétitivité des entreprises suite à l’accès limité à l’énergie et à la mauvaise alimentation en électricité.

Secundo, le pays n’exploite pas pleinement des atouts du corridor central pour la réduction des délais et des coûts de transport, sans oublier l’inexploitation de l’opportunité du transport lacustre pour réduire les coûts de commerce.

Tertio, au niveau de la structure des échanges, il y a une faible diversification des exportations où le pays note une prédominance du café (plus de 70 % des recettes), une faiblesse des exportations des produits non-traditionnels, et une forte dépendance du marché d’un seul pays à destination des exportations. Il y a aussi manque d’infrastructures de stockage et de chaînes de froid pour les produits périssables, coûts élevés de transport à cause de la configuration géographique du Burundi, prévalence des échanges transfrontaliers informels assurés par de petits commerçants (les jeunes et les femmes) qui font face à d’importants obstacles au niveau des frontières.

Piste de solutions

La solution est simple. Via l’opportunité de la ZLECAF, selon l’étude de l’IATP en partenariat avec le CDE Great Lakes, exécutée par Dr Salomon Nsabimana, il faut améliorer et accroître la valeur ajoutée manufacturière des filières existantes basées sur les ressources naturelles ainsi que les produits de moyenne et haute technologie. En plus, il faut identifier et diversifier les marchés potentiels d’exportations pour le développement du secteur manufacturier.

Selon Aimable Manirakiza, directeur du CDE Great Lakes, l’amélioration de l’environnement des affaires est aussi nécessaire pour attirer les investisseurs nationaux et étrangers dans le secteur des services, sans oublier la mise en place d’une fiscalité appropriée et favorable afin de créer des conditions économiques stables et expansionnistes qui favorisent l’investissement dans le secteur des services.

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