« Le mercure est un élément naturellement présent dans l’air, l’eau et les sols. L’exposition au mercure, même à de petites quantités, peut causer de graves problèmes de santé et constitue une menace pour le développement de l’enfant in utero et pendant les premières années de vie », alerte Alphonse Polisi, Coordinateur du projet « Appui au renforcement des capacités institutionnelles et sensibilisation du public sur les questions du mercure et les produits contenant du mercure ajouté dans le cadre de la mise en œuvre de la convention de Minamata
Il ajoute que le mercure ajouté présente des effets toxiques sur les systèmes nerveux, digestif et immunitaire ainsi que sur les poumons, les reins, la peau et les yeux. Il rappelle d’ailleurs que l’OMS considère que le mercure constitue l’une des 10 substances chimiques gravement préoccupantes pour la santé publique.
Les personnes à haut risque
« Le mercure est toxique pour la santé humaine et constitue une menace particulière pour le développement de l’enfant in utero et pendant les premières années de vie », informe Polisi avant d’indiquer que tous les humains sont exposés à un certain niveau de mercure. Comme il l’indique, l’exposition humaine se produit principalement par l’inhalation de vapeurs de mercure élémentaire au cours des processus industriels et par la consommation de poissons et de crustacés contaminés.
Signes et symptômes
M. Polisi fait savoir que le mercure est toxique pour les humains et constitue une menace particulière pour le développement de l’enfant in utero et pendant les premières années de vie. Il existe sous différentes formes – élémentaire (ou métallique), inorganique (chlorure de mercure) et organique (méthylmercure et éthylmercure) – qui ont toutes des effets toxiques différents, notamment sur les systèmes nerveux, digestif et immunitaire ainsi que sur les poumons, les reins, la peau et les yeux.
« Le mercure a de nombreuses incidences sur la santé : il peut notamment entraîner des lésions rénales et du système nerveux et des problèmes de la peau. L’exposition du fœtus au méthylmercure présente un danger pour l’enfant à naître », rappelle-t-il.
De plus, poursuit Polisi, des troubles neurologiques et comportementaux peuvent être observés après l’inhalation ou l’ingestion de différents composés du mercure, ou après une exposition cutanée à ceux-ci.
Les produits dans lesquels on trouve du mercure
Selon la convention de Minamata, l’on retrouve du mercure ajouté dans les piles et batteries, certains appareils de mesure comme les thermomètres et les baromètres, les commutateurs et les relais électriques, certaines lampes (y compris certains types d’ampoules électriques), les amalgames dentaires (plombages), certains produits éclaircissants pour la peau et d’autres cosmétiques et dans certains produits pharmaceutiques.
« Mieux vaut prévenir que guérir », dit l’adage français
M. Alphonse Polisi conseille d’adopter un certains nombre de mesure pour se prévenir contre le danger de ce métal-liquide. Il certifie d’ailleurs que plusieurs interventions sont disponibles pour prévenir les rejets dans l’environnement et l’exposition humaine. Éliminer l’extraction minière du mercure et l’utilisation de celui-ci dans l’extraction d’or et d’autres processus industriels. Promouvoir l’utilisation de sources d’énergie propres ne faisant pas appel à la combustion du charbon. Dans le cadre des soins, passer aux thermomètres et tensiomètres sans mercure. Abandonner progressivement l’utilisation de produits à mercure ajouter et passer a des produits dans sans mercure ajouté. Vérifier si les produits, surtout cosmétiques ne contiennent pas de mercure.
Le mercure est donc un élément dangereux, nécessitant une gestion prudente pour minimiser ses effets néfastes sur la santé humaine et l’environnement. Pour cela, le Burundi a signé la convention de Minamata sur le mercure le 14 février 2014, et l’a ratifié le 26 mars 2021 pour entrer en vigueur le 24 juin 2021, en s’engageant à protéger la santé humaine contre les émissions et rejets de mercure d’origine humaine.
« Le rapport d’évaluation initiale du 31 décembre 2021, a révélé que le Burundi présente de nombreuses lacunes empêchant la mise en œuvre efficace de la convention de Minamata sur le mercure. Ces lacunes incluent le manque d’informations sur les effets de ceproduit sur l’environnement et la santé humaine, l’absence de technologies alternatives, l’insuffisance de données, des capacités humaines limitées pour sa gestion, et un faible niveau de sensibilisation et de formation sur le mercure », avoue Ir Berchmans Hatungimana, directeur de L’OBPE (office burundais pour la protection de l’environnement).
La Convention de Minamata porte le nom de la ville de Minamata, au Japon, où, dans les années 1950, des milliers de personnes ont été gravement intoxiquées par des effluents industriels chargés en mercure. Cette catastrophe environnementale a engendré de graves problèmes de santé publique, connus sous le nom de maladie de Minamata.
Décrite pour la première fois en 1949, cette maladie a principalement touché les pêcheurs et leurs familles, se manifestant par des symptômes neurologiques, sensoriels et moteurs sévères, tels que des troubles de la coordination, de la parole, et de la vision. Les effets dévastateurs de cette intoxication au mercure ont souligné l’importance cruciale de réguler les émissions de mercure pour protéger la santé humaine et l’environnement, d’où la création de cette convention internationale visant à prévenir de telles tragédies à l’avenir.