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Des clubs universitaires pour la santé mentale20/05/2025 | 242 vues Publié par : HABONIMANA Isidore
Certains étudiants de l’université du Burundi, université lumière de Bujumbura et l’université des grands lacs évoluant dans la faculté de psychologie se sont rencontrés samedi 17 mai 2025, pour discuter sur les premiers secours psychologiques (PSP). Regroupés dans des clubs, ces étudiants estiment que la notion des PSP devrait être développée pour aider les personnes atteintes des maladies mentales
La rencontre a eu lieu dans les enceintes de l’Action santé pour tous-Magara yacu (AST), une organisation qui, parmi ses axes d’intervention figure l’appui psychosocial et santé mentale. Lydie Mizero, directrice exécutive de cette organisation encourage les étudiants présents à promouvoir la santé mentale dans la communauté, car dit-elle, les universités sont le grenier du savoir. Donnant l’exemple de l’AST, Mme Mizero a informé que l’organisation dont elle est la directrice exécutive est née sur le banc de l’université. «Nombreux sont ceux qui terminent les études pour être embauchés. Mais nous, nous nous sommes réunis, encore sur le banc de l’université pour travailler volontairement afin de sauver des vies ». Ce qui laisse entendre que ces étudiants peuvent arriver loin.  

Pourquoi la santé mentale?

Au Burundi, les professionnels en santé mentale considèrent que les évènements douloureux notamment les guerres, les catastrophes naturelles qui ont secoué le pays ont laissé des conséquences néfastes affectants ainsi la santé mentale de la population. La situation est inquiétante. 

Bien que les chiffres sur la situation de la santé mentale sur toute l’étendue du pays ne soient pas connus, force est de constater que les maladies mentales sont une réalité. L’enquête réalisée en 2019 par l'ISTEEBU actuellement INSB dans les quatre provinces dont Bujumbura Mairie, Ngozi, Gitega et Rumonge a révélé que quatre personnes sur dix présentaient des troubles mentaux.

Musangwa Marie Ange lauréate de l’Université des grands lacs en psychologie clinique et social

Néanmoins, regrette Mme Mizero, peu de personnes se confient aux psychologues en cas de signes des troubles mentaux. Certaines ont peur de jugement. Â«J’ai peur d’être considéré comme une personne atteinte des maladies mentales », révèle Musangwa Marie Ange lauréate de l’Université des grands lacs en psychologie clinique et social. D’autres font recours aux prises en charge communautaire. Ce qui n’est pas du tout professionnel selon Mme Mizero. 
Lors des séances de simulation pour échange d’expérience, il a été constaté que l’écoute empathique n’est pas une affaire de tout le monde. D’où, à chaque fois qu’une personne traverse des situations douloureuses, il faut consulter un psychologue plutôt de faire des raccourcis.
 
Lydie Mizero, directrice exécutive, de l’Action santé pour tous-Magara yacu (AST)

Mme Mizero précise que la plupart des gens pensent que les psychologues aident les personnes déjà atteintes. Ce qui n’est pas du tout vrai. «Beaucoup de gens ignorent le travail des psychologues. Ils pensent que nous aidons seulement les personnes déjà atteintes des maladies mentales. Mais les gens peuvent consulter aussi pour la prévention ». 

Pour elle, les décideurs devraient organiser des campagnes à l’endroit de la population sur le rôle d’un psychologue. Et le cas échéant, mettre à la  disposition chaque institution un psychologue pour intervenir en cas de besoin. 

A la question de savoir si réellement le nombre de psychologues qui existe suffirait, elle  répond  par l’affirmative. « Ce ne sont pas les psychologues qui manquent », précise-t-elle. Mme Mizero invite le gouvernement à intégrer la   santé mentale dans ses priorités.

Quid des PSP
 

La notion des premiers secours psychologiques (PSP) est une autre théorie qui a été abordée pendant ces assisses. C’est une notion que les psychologues souhaitent qu’elle soit intégrée dans les curricula. En principe, justifie Mme Mizero, il ne faut pas attendre qu’une personne arrive à un stade avancé de la maladie mentale. Selon elle, il faut faire en sorte que la personne trouve de l’aide dès les premiers signes des troubles mentaux. «Il faut assister toute personne ayant des difficultés à s’adapter en période de stress, durant une crise ou après un traumatisme ». 

Une chose est sûre : pas mal de personnes dans les communautés présentent des signes révélateurs des maladies mentales. Tous les étudiants présents ont pu identifier dans leur entourage un ou deux personnes qui présentent des signes des troubles mentaux qui, normalement, devraient bénéficier d’une assistance psychosocial.

Notons que l’Action santé pour tous-magara yacu organise ces séances à l’ endroit des étudiants évoluant dans la faculté de psychologie pour marier la théorie à la pratique, ce qui leur permettra d’aider les personnes à renforcer leur résilience en période de stress.

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