Depuis belle lurette, le débordement de la Rivière Rusizi ne cesse de laisser la population de la zone Gatumba dans le désarroi. Renforcée par la montée des eaux du lac Tanganyika, cette rivière emporte, à chaque saison pluvieuse, des maisons d’habitation, des infrastructures publiques et privées ainsi que des animaux terrestres. Se sentant laisser à elle-même, après plusieurs appels à la constriction de la digue sur cette rivière, la population a enfin pris la décision de se construire elle-même cette digue.
Cependant, les travaux sont suspendus…
En date du 16 septembre 2024, le ministère de la sécurité publique a, à travers une correspondance, invité le gouverneur de la province Bujumbura à suspendre immédiatement les travaux de construction de cette digue expliquant que la réalisation de cette activité se fait sans aucune autorisation formelle et étude préalable d’impact environnemental « La réalisation de cette activité se fait sans aucune autorisation formelle et étude préalable d’impact environnemental et me cadre pas avec la décision du gouvernement de délocaliser les ménages affectes par les inondations de Gatumba et risque de maintenir cette population dans cette zone à haut risque d’inondations. Suite à cette activité, les déplacés climatiques de Gatumba qui sont déjà installés au site Gisagara dans la commune Mubimbi risquent de revenir à Gatumba, ce qui rendrait vains les efforts du gouvernement consentis à cet effet ».
En 2023, lors d’une émission publique du 07 octobre 2023, le premier ministre Gervais Ndirakobuca avait annoncé que la construction des digues de protection n’est pas une solution efficace aux inondations récurrentes dans les localités de Gatumba et Kajaga, car ce phénomène est lié est grande partie à la montée des eaux du lac Tanganyika.
Pourtant, Anicet Nibaruta, directeur général et président de la plateforme nationale de gestion et réduction de risques de catastrophes avait annoncée qu’un montant de 350 000 USD était disponible pour la construction de ces digues. Il avait informé que l’organisation internationale pour les migrations (OIM) avait accepté de faciliter les travaux de construction de ces digues.
« Le PNUD a promis de s’occuper des travaux de sa construction. Ce sera une digue de 2km de part et d’autre de la rivière avec une hauteur de 2m de hauteur et une largeur de 6m. Les habitants de Kinyinya, Gatumba et Kigaramango seront protégés contre les inondations ». Les habitants de Mushasha I et II seront installés dans des sites des déplacés, car, eux, victimes de la montée des eaux du lac Tanganyika.
La population dans le désarroi
Après la suspension de ces activités, la population de la zone Gatumba ne sait à quels saints se vouer. Elle indique que la suspension de ces activités n’a autres visées que de laisser la population engloutir par les inondations. « Nous avons appelé au secours à maintes reprises. Le gouvernement ne fait que nous déplacer d’ici et là ou lieu de trouver une solution durable. Et maintenant que nous prenons les choses en mains, voilà, les activités sont suspendues. Nous allons mourir ici. Nous n’avons nul part où aller. Seul Dieu viendra nous sauver ».
Notons que les habitants de la zone Gatumba ne digèrent pas l’intention de l’Etat de les délocaliser. Ils souhaitent seulement que l’Etat et ses partenaires construisent des digues de protection sur la rivière Rusizi.