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De Kayanza à Muyinga, en passant par Karusi et Gitega, les bénéficiaires du PIPARV-B [Projet d’Intensification de la Production Agricole et de la Réduction de la Vulnérabilité au Burundi] se frottent les mains. Financé par le Fonds International de Développement Agricole [FIDA], le PIPARV-B leur octroie de petits bétails et de semences sélectionnées auxquels s’ajoutent les formations sur de bonnes pratiques agricoles visant à augmenter la production de haricots, de maïs et du riz

Dans les zones d'interventions du PIPARV-B, c'est la joie, l'enthousiasme. A Gitega, Karusi, Kayanza et Muyinga où nous sommes passés, des habitants se réjouissent de nouvelles techniques visant à augmenter la production agricole, mises en place par le projet.

Cap sur la colline de Ngoma, commune de Kabarore en province de Kayanza. On y rencontre une trentaine de cultivateurs regroupés autour des « champs écoles producteurs » (CEP). Le PIPARV-B les a formés sur la culture de haricots volubiles. Ils exploitent une étendue de 6,5 hectares. Ils y cultivent avec grand succès la variété de haricot communément appelée « Kinure ». Celle-ci a été diffusée par le PIPARV-B. Avant l'intervention du projet, les agriculteurs de la colline Ngoma cultivaient de façon rudimentaire. Aujourd'hui, ils s'attendent à une très bonne production de haricots.

GIPP, une clé pratique

Le PIPARV-B les a d'abord formés sur la pratique baptisée « GIPP » (Gestion Intégrée Production Protection). Cette pratique permet la réduction du coût de production et la préservation de l'environnement par l'utilisation des cordes pour le tuteurage au lieu d'utiliser des branches d'arbres.  « Avant la formation du PIPARV-B, nous sémions le haricot de façon peu élaborée. Mais avec le GIPP, nous avons amélioré le système de production.» , se réjouit Adélaïde Ntegamaherezo, agri-éleveur et bénéficiaire du projet.

Elle reconnaît qu'avant le projet, elle cultivait en désordre. Elle se rend à l'évidence qu'elle utilisait, en outre, beaucoup de tuteurs inutilement. Pour elle, le projet est venu à point nommé. Ntegamaherezo demande au PIPARV-B de continuer à intervenir et d'étendre le système « GIPP » vers d'autres localités.

Un Muyinga

Le PIPARV-B intervient dans différentes collines de la commune de Giteranyi, en province de Muyinga. Comme à Kabarore (Kayanza), des agriculteurs sont satisfaits. Grâce à la pratique GIPP, les champs de haricots sont également prometteurs. Jean Ndagijimana est président d'une association composée de 110 agriculteurs ayant mis ensemble leurs terres pour totaliser une seule étendue de 15 hectares, sur la colline de Bisiga. « A travers ce projet, nous avons appris à pratiquer l'agriculture moderne. Nous cultivons ensemble, utilisons les semences sélectionnées et récoltons ensemble. »

GIPP ne se limite pas sur le haricot

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La méthode « GIPP » consistant à cultiver de façon moderne, elle ne se limite pas seulement à la culture du haricot. Elle est également utilisée dans la culture du riz comme on l'a remarqué dans les marais de Ciniko, sur la colline de Nonwe, en commune de Giteranyi. La population exploitant le marais se dit reconnaissante envers le PIPARV-B. « Je trouve qu'il y a une nette différence entre la pratique enseignée par le PIPARV-B et celle que nous pratiquions avant » , constate Béatrice Kankuye , bénéficiaire du projet.

Elle ajoute : «  Dans ce champ par exemple, j'utilise cinq kilos de grains de riz. Et la récolte ne dépassait pas cinquante kilos. Mais avec la nouvelle technique, je suis sûr et certain que la récolte sera bonne. D'ailleurs, vous pouvez le constater vous-même. »

Variété diffusée

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Le consultant-coordonnateur du PIPARV-B dans la région nord, David Nzisabira, indique qu'ils ont diffusé une variété de haricot dit « Kinure ». Cette dernière est en train de se multiplier sur différentes collines de la zone d'action du PIPARV-B. « C'est une variété qui montre la différence. Le rendement va passer de deux à trois tonnes par hectare ». Le coordonnateur régional fait savoir que le rendement du maïs hybride diffusé par le projet est pour le moment évalué au tour de 4 tonnes par hectare alors avant c'était une tonne et demi par hectare.

 Administration satisfaite

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Le chef de service génie-rural au bureau provincial de l'environnement de l'agriculture et de l'élevage (BPEAE) dans la province de Muyinga n'y est pas allé par quatre chemins. Noël Ndacayisaba apprécie positivement le travail déjà accompli par le PIPARV-B. Il salue la façon dont le projet travaille en étroite collaboration avec d'autres intervenants dans le secteur de l'agriculture et de l'élevage.

D'autres domaines d'intervention

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A côté de l'intensification agricole, le PIPARV-B intervient également dans l'élevage des porcins et caprins, l'encadrement des apiculteurs pour la production du miel et la protection de l'environnement . Les bénéficiaires sont fiers.Anselme Nduwayezu est agri-éleveur de la colline de Gasera en commune de Mutumba de la province de Karusi. Il pratique l'élevage des porcins. Il affirme que son mode de vie a changé. Il ne cache pas sa joie. « Cela fait trois ans que j'ai ce porcin. Il a déjà mis bas trois fois. Pour la première fois, il a mis bas 7 porcelets, la deuxième 8, et ensuite 10. L'argent tiré de la vente des porcelets m'aide à subvenir aux besoins de ma famille. De plus, je reçois facilement du fumier pour mes champs. », s'enthousiasme Nduwayezu.

Niyomwungere Théoneste, agri-éleveur de la colline de Bugese, commune de Giteranyi, province de Muyinga, indique qu'avant l'acquisition de son porcin il n'arrivait pas à fertiliser ses champs. Aujourd'hui, la situation a changé grâce à la fertilisation « Auparavant, je ne récoltais que 50kg de maïs. Aujourd'hui, avec le fumier, la production de maïs s'est multipliée par 4 », précise-t-il.

Cap-sur-Gitega

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Le PIPARV-B soutient le développement de la culture des champignons. C'est une véritable source de revenus et d'aliments. Sur la colline de Kiremera, commune Giheta, en province de Gitega, le projet a construit une maison pour la production de bottes et substrats. Il lui a doté d'une machine qui sert pour la production de ces substrats. Niyokwizera Jeanine, présidente de l'association «AKA» cultive ces champignons. Elle indique qu'avec l'appui du PIPARV-B, l'association à avancée. A la question de savoir si la culture des champignons donne un rendement, elle répond par l'affirmatif. « La culture génère beaucoup d'argent. Un kilo s'achète à 6000 FBu. De plus, les champignons sont prolifiques avec un court cycle de production. En ce qui concerne le marché d'écoulement, Niyokwizera fait savoir que les champignons sont beaucoup vendus et consommés dans la localité. Espérance Manirakiza indique également que le champignon est riche en nutriments. «J'avais chez moi un centre de réhabilitation des enfants qui souffraient des maladies provoquées par la malnutrition, le champignon était un des aliments qu'on intégrait dans l'alimentation de ces enfants.»

Le PIPARV-B est un projet du gouvernement burundais financé par le FIDA. Il a été lancé à Kayanza en décembre 2019 pour une durée de 6 ans. Il intervient dans cinq provinces du plateau central à savoir Karusi, Ngozi, Gitega, Kayanza et Muyinga. Son objectif est de contribuer à l'augmentation durable des revenus et à l'amélioration des conditions de vie des ménages bénéficiaires, notamment des femmes et des jeunes ruraux, à travers le développement des systèmes de production diversifiés, adaptés à une pression démographique croissante et résiliente. aux changements climatiques.

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