Ces derniers jours, certains jeunes qui terminent les études s’adonnent au commerce ambulant comme moyen de lutte contre le chômage et la pauvreté. Avec leurs marchandises sur la tête ou sur les épaules, ces jeunes passent toute la journée à sillonner le centre-ville de Bujumbura ou les quartiers périphériques. Sous un soleil de plomb ou sous la pluie, ces derniers vendent des chaussures, des chemises, des pantalons, des jupes, des culottes etc.
D’autres jeunes vendent de quoi manger, du manioc frais, des arachides, des ananas et d’autres types de fruits, légumes et tubercules auxquels s’ajoute la nourriture préparée à la maison vendue au centre-ville de Bujumbura.
Cependant, moult défis,…Les jeunes rencontrés dans les quartiers en train de vendre leurs produits qui se sont entretenus avec la radio EJO HEZA FM se plaignent qu’ils rencontrent moult défis dans l’exercice de leur métier. Ils indiquent qu’en plus d’une fatigue intense, ils se voient quelques fois arrêter par des éléments de la police sous prétexte qu’ils pratiquent le commerce ambulant alors que ce type de commerce est banni par l’autorité municipale. Des fois, ils se font même embarquer et interpeller par la police pour interrogatoire qui souvent aboutit au paiement d’une amende voire un emprisonnement. Pire encore, leurs marchandises sont souvent vandalisées.
Dans l’émission « Umuguzi n’umugurisha » qui passe chaque jour sur la radio EJOHEZA FM de 9h à 10h, les auditeurs affirment que le commerce ambulant génère des revenus. Ils ajoutent qu’à partir du commerce ambulant, l’on peut devenir un grand entrepreneur. Patric Mbonimpa en est un exemple éloquent. "
J’ai commencé à travailler pour les autres. Je sillonnais les rues et les avenues des quartiers à vendre des œufs et des arachides. Après une certaine période, j’ai commencé à épargner pour monter mon propre entreprise. Avec un capital de 27 000 FBu seulement, j’ai commencé mon commerce. Actuellement, je possède une boutique dont la valeur monétaire équivaut à presque trois millions de FBu"
Le jeune Mbonimpa invite les jeunes à oser entreprendre malgré les défis car dit-il qui n’a rien ne risque rien. Pour ceux qui avancent qu’ils n’ont pas de capital pour entreprendre, Mbonimpa ne l’entend pas de cette oreille car on peut trouver un jeune chômeur mais avec un smart phone de plus de 500 mille FBu avec un achat régulier des unités de recharge.
Pour faire face aux tracasseries imposées par l’autorité Municipale, le jeune Mbonimpa propose que ces commerçants ambulants puissent disposer des gilets ou des badges par lesquels on peut les reconnaitre. De plus, poursuit-il, ces commerçants doivent donner des taxes car, même si ils pratiquent le commerce ambulant, ils exercent des activités génératrices de revenus.
Aux termes de l’article 45 alinéa 2 du code de commerce, le commerçant ambulant est dispensé de l’immatriculation au registre des commerces et des sociétés. Toutefois, il est tenu d’obtenir dans la commune de sa résidence un numéro d’identification de commerçant ambulant. L’article 48 du même code quant à lui stipule que nul ne peut exercer le commerce ambulant s’il n’est détenteur du numéro d’identification du commerçant ambulant.