«L’objectif de ce projet est de promouvoir de manière équitable et inclusive l’entrepreneuriat des jeunes ainsi qu’un environnement propice au développement des entreprises agropastorales et au renforcement de la résilience des pauvres ruraux les plus vulnérables », indique, Habte Selassie Dagmawi directeur pays du FIDA au Burundi. Il indique que le PRODER vise à doter les jeunes femmes et les jeunes hommes des outils nécessaires pour s'engager activement dans les systèmes alimentaires et leur donner la possibilité de gérer des entreprises rentables et durables. 

      Habte Selassie Dagmawi, directeur pays du FIDA au Burundi

Pour Dagmawi, 65 % de la population au Burundi a moins de 25 ans.  Ce qui laisse entendre que la majorité de la population est jeune. « Pour que le Burundi prospère et devienne une économie émergente, les jeunes doivent prospérer », fait-il remarquer. Il informe que le PRODER soutiendra la mise en place d’un environnement propice aux jeunes afin qu’ils puissent profiter des débouchés dans le secteur agroalimentaire. Et d’ajouter que le renforcement de l’écosystème entrepreneurial se fera à travers le soutien et l’amélioration des cadres réglementaires et institutionnels favorisant l’entrepreneuriat agricole des jeunes et des femmes. « Ce projet ne fonctionne pas dans un vase clos. Il ne peut réussir qu'en s'appuyant sur la force des différents acteurs de l'écosystème agricole et entrepreneurial », précise Dagmawi avant d’ajouter: « Nous espérons que d'ici 2030, l'écosystème agricole et entrepreneurial du Burundi sera considérablement renforcé et qu'une série de petites et moyennes entreprises prospéreront ».

Prosper Dodiko, Ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage certifie  que le PRODER sera exécuté  en deux composantes techniques. Il s’agit de la composante du « Développement inclusif » des entreprises des jeunes ruraux. Cette dernière vise à offrir, aux jeunes de la zone d’intervention du projet les possibilités d’intégrer l’écosystème de l’agro-industrie, en qualité de porteur d’une entreprise rurale ou d’employé rural. 

Il s’agit aussi de la composante de  « Promotion d’un environnement favorable au développement des entreprises agropastorales ». Celle-ci vise à fournir aux jeunes  et les groupes vulnérables un environnement propice à la création ou au développement de leurs entreprises agropastorales, qui se focalisera à l’amélioration de l’accès aux actifs productifs comme la terre, les technologies résilientes et performantes, les infrastructures structurantes collectives de production et de mise en marché, pour la création d’un environnement propice aux affaires.  Le ministre Dodiko Prosper se réjouit de bonnes relations existantes entre le Burundi et le FIDA pour booster le développement de la population burundaise.

« Le PRODER est un programme du gouvernement appuyé par le FIDA. Il est financé à hauteur de 89,399 Millions de USD dont 7,067 millions USD et 3,677 millions USD sont des contributions du gouvernement et des bénéficiaires respectivement », explique le coordonnateur du PRODER, Côme Ntiranyibagira.

Selon lui, ce projet renforcera les capacités institutionnelles surtout pour les cadres du ministère en charge de l’agriculture dont les vulgarisateurs et les moniteurs agricoles. Il affirme aussi la reconstitution des chaînes de valeurs de certaines cultures, surtout des cultures vivrières ainsi que des fruitières.

Plusieurs bénéficiaires  touchés  

Bonaventure Nduwimana chargé du suivi-évaluation informe que le PRODER touchera 85.000 bénéficiaires dont 80.000 issus des ménages ruraux pauvres et 5 000 constitués de fournisseurs de biens et de services qui seront renforcés par le programme. 

Il précise que cinq catégories de bénéficiaires ont été identifiées pour le ciblage des 80.000 ménages : il s’agit de 5.000 jeunes hommes (18-35 ans) et jeunes femmes (15-35 ans) entrepreneurs; 24.000 jeunes hommes (18-35 ans) et jeunes femmes (15-35 ans) vivant en milieu rural ; 11.000 jeunes hommes (18-35 ans) et jeunes femmes (15-35 ans) diplômés de l’enseignement technique agricole et 7.000 ménages avec un peu plus d’accès à la terre et aux autres actifs et qui peuvent augmenter leur potentiel. 

Plus de 7000 microentreprises créées  

Pour  Nduwimana, les produits attendus des interventions du PRODER sont entre autres : 7840 microentreprises rurales viables qui seront créées où consolidées, 39.000 emplois ruraux décents et durables créés ou consolidés et 52.000 porteurs d’initiatives économiques et d’entreprises formés et accompagnés dans l’élaboration des plans d’affaires bancables. Il s’agit, selon lui, de 40.000 porteurs de projets agricoles qui seront appuyés dans le développement de l’agrobusiness (en particulier les jeunes, les femmes et les peuples autochtones Batwa), 30.000 personnes qui accéderont aux hangars ou magasins de stockage, un abattoir moderne, une usine de transformation de la viande et une usine d’emballage qui seront construits.

Il ajoute que la mise en œuvre des activités pour le développement des micros et petites entreprises des jeunes ruraux et l’atteinte des objectifs se réaliseront à travers la mise en action des mécanismes d’appui, accompagnement et coaching suivant trois parcours dont le parcours d’accélération, d’incubation et d’intensification agropastorale et halieutique durable.

Le PRODER couvrira douze provinces à savoir : Bubanza, Cibitoke, Kayanza, Ngozi, Muyinga, Karusi, Gitega, Muramvya, Ruyigi, Rutana, Makamba et Bururi.

Notons que le Fonds International de Développement Agricole coopère avec le Burundi depuis plus de 40 ans. Il a déjà appuyé 13 projets de développement agricole, le PRODER en est le 14ème. Les projets et programmes appuyés par le FIDA permettent d'améliorer l’accès des ruraux pauvres aux marchés et aux services afin d’accroître leur production et leurs revenus.