Nous sommes mercredi le 15 avril 2020. Vers 9 h 30 min, une équipe de
reportes du journal Ejoheza news quitte le siège de ce journal
situé au quartier Rohero, avenue de France nº 3 à destination du lac
Tanganyika. Chose étonnante est que les reporter n’ont pas pu accéder au
littéral habituel de ce lac. Les eaux du lac ont monté et
les infrastructures riveraines ont été inondées. Les exemples les
plus emblématiques sont ceux des lieux de loisir comme «Lacosta Beach», Safi
beach, le resto bar de l’hôtel Safari Gate et Saga vodo sont devenus
inaccessibles.
Au niveau de Lacosta Beach, l’eau a monté de plus de 200 m à partir de littorale, à en croire les témoignages de riverains. La route qui menait vers cet endroit est complètement inondée. Pour la personne qui n’est pas habituée à cet endroit, on croirait qu’il n’y avait pas de route. Accéder à cet endroit n’est pas chose facile. Seuls les piétons y accèdent difficilement en pataugeant dans l’eau. Cette situation constitue un moment de détresse pour l’investisseur.
Cependant, à côte de Lacosta Beach, se trouve un appartement construit en durs quitte à ce que l’eau ne peut pas l’inonder. Ce bâtiment dispose d’une fondation de plus d’1,5 m de hauteur à partir de la fondation, cette infrastructure possède plus de 10 escaliers en hauteur. Si tous les propriétaires des parcelles pourraient l’imiter, les conséquences seraient limitées.
Quelle situation au Saga Vodo ?
Après Lacosta Beach, l’équipe des reporters d’ejoheza news se sont rendus au Saga Vodo. C’est le même constat. L’endroit est inaccessible. Les informations qu’ils ont eues émanent des riverains. Ces derniers leur ont raconté qu’il y a un mois que l’endroit est inondé.
Ils ajoutent que même les habitations à
proximité ont été inondées obligeant les occupants à déménager.
De Saga Vodo, les reporters se sont
rendus au Zion Beach. A quelques mètres de l’entrée de ce Beach, la route est
inondée.
Le resto-bar dénommé Link Center doté d’une salle de réception et d’une
salle de gymnastique moderne située à gauche de «Zion beach» a été aussi affecté.
Les eaux du lac envahissent même la partie intérieure de ce resto bar. Zion
Beach n’a pas été aussi épargné. L’espace réservé pour le parking a été envahi.
Lorsque nous nous y sommes arrivés, une machine était à l’œuvre pour faire
sortir l’eau de ce parking.
De Zion Beach, nous nous sommes rendus au Safi Beach, un autre endroit
touché. Les fleurs d’ornement qui y sont installés sont tombées dans l’eau. Les
pots à fleurs construits, même en durs, ont été cassés sous l’effet de
l’humidité et de la pression de l’eau. La place qui était réservée aux
activités de loisir a été inondée. Le terrain de football (soccer Beach) a été
aussi inondé. Des étendues d’eau s’y observent. Le sable est submergé. Les
concerts et les karaokés ne sont plus organisés à cet endroit. Les fêtes de
mariages mêmement. Les espaces de jeux et loisirs pour les enfants ne
fonctionnent plus. Le calvaire ne se limite pas aux inondations. Ce lac ne
cesse d’y vomir les déchets de toute nature qui proviennent des ménages à
travers les affluents de ce réservoir d’eau douce. Omar connu sous le sobriquet
de Papy, propriétaire de ce Beach n’a pas de mot pour qualifier cette
hécatombe. Depuis que la situation se présente ainsi, cet investisseur est dans
la désolation. Il indique qu’il dépense 50 000 FBu par jour pour la
collecte de ces déchets avant d’y ajouter les frais de transport de ces
derniers vers les dépotoirs. S’il continue à pleuvoir abondamment, son
investissement risque d’être englouti. Il espère qu’avec la saison sèche, la
situation sera normalisée.
Quid de la
montée des eaux à Rumonge
D’après les informations que nous
détenons de nos confrères de l’hebdomadaire Burundi Eco, la situation est la même à Rumonge.
Les eaux du lac Tanganyika ont monté de quelques dizaines de mètres ces
derniers jours suite à une pluviométrie intense. Suite à cette catastrophe
naturelle, Ferdinand Niyokindi, conseiller technique de l’administrateur
communal de Rumonge indique qu’une vingtaine de maisons ont été détruites
dans le quartier de Kanyenkoko. Des dizaines d’hectares de cultures ont été
emportées. De plus, une partie du port commercial et le port de pêche ont été
inondés. De surcroît, un pêcheur est mort et un autre a été blessé suite à des
vents violents qui balaient le lac. Deux autres ont perdu la vie lorsqu’une
maison s’est écroulée sur elles. Certaines pistes rurales sont impraticables.
L’article 5 du code de l’eau devrait être
respecté
Pour protéger les ressources en eau et
les infrastructures publiques et privées, le gouvernement a édicté des textes
règlementaires dont le code de l’eau et d’autres textes. Ainsi le code de l’eau
en son article 5 stipule qu’il est interdit de construire dans les 150 m à
partir du littoral du lac Tanganyika.
Pour ses affluents, il faut respecter 25 m, pour les lacs du nord, 50 m et 5 m
pour les rivières de l’intérieur du pays. Nonobstant, les gens ne cessent de
s’accaparer de la zone tampon sur tout le littoral du lac Tanganyika pour y
ériger de luxueuses villas. Mais pour le cas présent, la situation est
autre. Certains riverains affirment avoir respecté cette disposition du code de
l’eau. Cependant, ils se demandent quelle sera alors la zone tampon en cas de
montée des eaux. Ils disent les phénomènes naturelles n’ont pas de régulation.
Que seul Dieu en est maitre.
Rappelons que ce n’est pas la première fois que les eaux du lac Tanganyika
montent. Ce phénomène s’était produit en 1964 jusqu’à inonder les
infrastructures de la Radio-Télévision Nationale du Burundi (RTNB), les
quartiers Kirenga et Asiatique.