En continuant d'utiliser notre site, vous acceptez que nous utilisions les cookies conformément à notre Politique sur les Cookies.
Accepter
Dans une séance plénière du 19 mai 2021, un projet de loi portant ratification de l'Accord portant création de la Zone de Libre-Echange Continental Africaine (ZLECAf) a été analysé et adopté par l'Assemblée Nationale du Burundi. Ainsi, le Burundi bénéficie un marché intra-africain. Les femmes vont aussi en tirer profit

 Depuis le 1er janvier 2021, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) est opérationnelle. Elle a créé une nouvelle dynamique commerciale sur le continent. Dans un premier temps, l'objectif de la ZLECAf est de stimuler le commerce intra-africain en permettant de faire des affaires plus facilement sur tout le continent. L'accord de libre-échange envisage de supprimer les droits de douane pour 90 % des marchandises.

« La ZLECAF représente donc une opportunité exceptionnelle pour le Burundi de renforcer aussi bien ses échanges intra régionaux qu'intra-africains. Cela est d'autant plus important compte-tenu de l'atmosphère économique globale actuelle qui s'avère de plus en plus instable ». C’est ce qu’a indiqué Dr Ir Deo Guide Rurema, ministre de l'environnement, de l'agriculture et l'élevage lors d’une séance  plénière  du 19 mai 2021 lorsqu’il présentait  l’expose des motifs. Il a expliqué : « La ZLECAF s'étendra sur un marché africain de 1,2 milliard de personnes, représentant un produit intérieur brut (PIB) de 2 500 milliards de dollars dans l'ensemble des 55 États membres de l'Union africaine ».

Selon Dr Ir Rurema, la ZLECAF constitue la plus grande zone de libre- échange du monde depuis la création de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Il est également un marché dynamique. Selon les projections, l'Afrique comptera 2,5 milliards de personnes à l'horizon 2050, soit 26 % de la population mondiale en âge de travailler, et verra son économie croître deux fois plus rapidement que celle des pays développés. Pour lui, la ZLECAF augmentera le commerce intra-africain du Burundi en réduisant les barrières tarifaires et non-tarifaires à son commerce avec les pays africains.

A la question des députés de savoir si les contributions des pays membres suffiront pour faire fonctionner la communauté, Dr Ir.Rurema a répondu que les contributions des pays ne suffiront pas, mais que l'Union Africaine en collaboration avec la banque africaine AFREXIMBANK, partenaire financier privilégié de la ZLECAF va étudier un mécanisme de financement.

La ZLECAF aura-t- elle une incidence négative sur les économies de certains Etats membres dont le Burundi?

D’après Dr  Ir Rurema, la ZLECAF aura une incidence négative limitée dans le temps sur les économies de certains Etats membres. Toutefois, il justifie que dans le cadre de la facilité d’ajustement de l’accord sur la ZLECAF, il est prévu un mécanisme permettant aux Etats membres et au secteur privé africain d’accéder à des ressources financières et techniques en vue de mettre en œuvre l’accord et atténuer les perturbations à court terme et les pertes associées.

Les femmes vont-elles en profiter ?

Les femmes ont joué et continuent de jouer un rôle crucial dans l'agriculture de la région. Elles contribuent de manière significative à la production, la transformation et la commercialisation des aliments, à la sécurité alimentaire et à la nutrition des ménages, à la gestion des ressources naturelles et à la conservation de la biodiversité face au changement climatique. Au Burundi, les femmes sont présentes tout au long des chaînes de valeur agroalimentaires. Elles sont productrices, commerçantes et entrepreneurs agricoles et ont tout à gagner des nouvelles opportunités offertes par la ZLECAf.

Parmi les nombreux avantages que les femmes peuvent tirer du commerce dans le cadre de la ZLECAf, on peut citer : la progression dans la chaîne de valeur, la mise à profit des réseaux d'associations de femmes, la modernisation de leurs entreprises et l'accès à de nouveaux marchés et à de nouvelles opportunités d'investissement.

Le déploiement de la ZLECAf présente également des risques potentiels pour les femmes commerçantes, qu'il convient d'aborder. En créant de nouveaux marchés formels et réglementés, la ZLECAf entraînera un changement structurel dans la manière dont certaines activités économiques et entreprises sont menées en Afrique.

Actuellement, 85 pour cent de l'activité économique en Afrique est réalisée dans le secteur informel où les femmes représentent près de 90 % de la main-d'œuvre informelle. En outre, au moins 30 à 40 pour cent du commerce interrégional total de la région est composé d'échanges transfrontaliers informels, dont l'écrasante majorité, environ 60 à 70 pour cent, est le fait de femmes propriétaires de micro, petites et moyennes entreprises.

En raison de cette concentration de femmes dans le secteur informel, la formalisation des pratiques commerciales et la création de nouveaux marchés formels réglementés et catalysés par la ZLECAF peuvent potentiellement entraver l'accès des femmes commerçantes aux nouvelles opportunités de marché, d'investissement et d'affaires que la zone de libre-échange promet.

Sur 55 pays africains, 54 ont déjà signé l'Accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine. Seul l'Erythrée n'a pas encore signé

© 2023 EJOHEZA NEWS Designed by DSCOMPANY