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Mardi 21 mai 2021, à l’Hôtel Emeraude en Mairie de Bujumbura, s’est tenu un atelier de renforcement des capacités des journalistes sur la santé mentale et son intégration dans les systèmes de santé au Burundi. L’atelier a été organisée par la Radio EJO HEZA FM en collaboration avec l’Action de Lutte contre la Malaria au Burundi (ALUMA). L’activité s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet « NI ABACU ». Financé par la Coopération Suisse au Burundi, le projet vise à sensibiliser la population sur la réduction de la discrimination et de la stigmatisation à l’égard des personnes atteintes de maladies mentales.
Lors de l’ouverture de l’atelier, Pascal Kwizera Représentant Légal de la Radio EJO HEZA FM a fait savoir que les personnes atteintes de maladies mentales restent des personnes comme tant d’autres. Néanmoins, regrette le représentant, celles-ci sont dans la plupart des cas discriminées dans la société. Pour ce faire, explique-t-il, la radio EJO HEZA FM voudrait de par ses domaines d’intervention contribuer à la réduction des pratiques discriminatoires à l’endroit des malades mentales au Burundi en appuyant les activités du projet « NI ABACU » par la médiatisation et la promotion de la santé mentale dans les six provinces d’intervention du projet dont la Mairie, Bujumbura, Cibitoke, Bubanza, Rumonge et Makamba.

Amb. Albert Mbonerane, représentant légal de l’Action de Lutte contre la Malaria au Burundi, une des associations de mis en œuvre du projet martèle que le projet vise à sensibiliser la population sur la réduction de la discrimination et de la stigmatisation à l’égard des personnes atteintes de maladies mentales. Il se dit confiant qu’avec la sensibilisation à travers des émissions radio, la population prendra conscience que les malades mentaux ne sont pas des personnes à discrimer mais plutôt des personnes à soutenir.

Pour rappel, le projet «NI ABACU», est un projet financé par la Coopération Suisse au Burundi. Ce programme est mis en œuvre par le CNPK (Volet clinique), et les associations intervenant dans le volet communautaire à savoir : THARS (Provinces de Ngozi et Rumonge), MIPAREC (Province de Gitega), A.LU.MA-Burundi (Mairie de Bujumbura), CAPAMI Foundation (les camps militaires et commissariats de police dans les quatre provinces).

Maladies mentales, une réalité 



Au Burundi, les maladies mentales sont une réalité. Lors de son exposé sur  la santé mentale et son intégration dans les systèmes de santé au Burundi, la psychologue, Viviane Iyizire a fait savoir que les chiffres au Burundi montrent que des personnes présentant des troubles mentaux existent. «L’enquête réalisée par ISTEEBU en 2019 au Burundi, a révélé que 4 personnes sur 10 présentaient des troubles mentaux. Cette enquête a été réalisée dans quatre provinces à savoir Bujumbura–Mairie,  Ngozi, Gitega et Rumonge », souligne-elle et d’ajouter que c’est dans ces mêmes provinces qu’a commencé le projet NI ABACU.
  
Selon Mme Iyizire, il existe tout un arsenal de maladies mentales notamment accès maniaque, trouble bipolaire, Hystérie, Paranoïa mais la plus fréquente est la dépression. Alors que certaines personnes ont développé les mentalités selon lesquelles les maladies mentales sont des maladies surnaturelles, des démons (amashetani,…), Mme Iyizire balaie d’un revers de la main cette croyance.
 
Elle explique que les maladies mentales ne tombent pas du ciel plutôt qu’il existe différentes causes. Pour illustrer, des guerres récurrentes qui ont endeuillé le Burundi ont laissé des problèmes psychosociaux susceptibles de devenir des troubles  mentaux. Il en est de même pour des accidents de voiture, de travail causé par erreurs humaines ou techniques, des maladies chroniques comme le cancer et le VIH/Sida peuvent être aussi source de maladies mentales. De plus, ce psychologue d’une expérience avérée, souligne qu’il y a des facteurs favorisant la survenue de la maladie, ce qui laisse  entendre que la maladie est évitable et curable.

En effet, souligne-t-elle, des facteurs individuels comme les antécédents de violence, en tant que victime ou témoin, facteurs relationnels comme pouvoir inégalement réparti dans le couple auxquels s’ajoutent les facteurs sociaux comme usage de la force pour résoudre les conflits au sein de la société peuvent constituer des éléments catalyseurs de la maladie.

Une pathologie évitable !

En tout état de cause, toute personne atteinte de maladie mentale mérite une assistance. Mme Viviane Iyizire indique que les maladies mentales sont guérissables d’autant plus que le patient a eu une assistance tôt. De surcroit, Viviane lance en appelle vibrant à la communauté. Pour elle, la communauté devrait comprendre que les personnes atteintes restent les nôtres. Et, s’il advient qu’une personne atteinte est guérie lui intégrer pleinement dans la société sans discrimination.

Le projet « NI ABACU »  d’Intégration des Soins de Santé Mentale  dans les Système de Santé au Burundi (ISSM-SSB) permettra sans doute un meilleur accès de la population aux soins de santé mentale de base et vise principalement la réduction de la morbidité  liée aux maladies mentales et la réduction de la discrimination et stigmatisation des malades mentaux.
 
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