En continuant d'utiliser notre site, vous acceptez que nous utilisions les cookies conformément à notre Politique sur les Cookies.
Accepter
Les agriculteurs des provinces Muramvya, Cankuzo et Kayanza affirment que grâce aux crédits agricoles octroyés sur financement du PAIFAR-B, ils ont pu améliorer leurs conditions. Ils déplorent néanmoins que malgré le taux d’intérêt de 8 % dégressif par an, le taux d’intérêt sur le crédit commercial et le warrantage quant à lui reste élevé. Ce qui handicape les activités des coopératives. De plus, dans la majorité des cas, les crédits octroyés sont inferieures par rapport aux activités à mener. L’administration apprécie l’apport du PAIFAR-B dans l’amélioration des conditions de vie de la population et sauvegarde de la sécurité. De surcroit, admettent-ils, même après l’achèvement du projet, les acquis seront maintenus.

 Apollinaire Nizigiyimana, représentant légal de la coopérative « Murimyi kerebuka », une coopérative rizicole de la commune Muhanga en province Kayanza précise que l’intervention a été d’une importance capitale. Il rappelle que la coopérative a démarré ses activités en 2015 avec 1 412 membres dont 1008 hommes et 404 femmes. Auparavant, informe-t-il, la coopérative exploitait  différents marais préparés et aménagés par le Projet d’Appui à l’Intensification et à la Valorisation Agricole au Burundi (PAIVA-B), un autre projet du gouvernement financé par le Fida.

Dans un premier temps, dit-il, nous avons exploités trois marais à savoir : Nyakagezi, Kinyamaganga et Nyarubanda. Nous avons continué avec les marais de Nyandirika, nyakagezi sud,  nyarugamba, kamena et Gasambi. Après  PAIVAB-B, c’est le tour de PAIFAR-B, souligne M. Nizigiyimana.  Soucieux de l’inclusion financière des ménages ruraux, avec  l’intervention du PAIFAR-B, chaque membre de la coopérative a déjà ouvert un compte à la COOPEC de Muhanga, fait-il savoir. D’ailleurs, ajoute-t-il, 11 membres de la coopérative ont contracté des crédits à titre individuel. C’est au moment où  plus 600 membres de la coopérative ont déjà ouvert leur propre compte à la COOPEC de Muhanga.

« Depuis que nous avons commencé à travailler avec PAIVA-B en 2016, la coopérative a bénéficié un crédit agricole de  60 699 000. En 2017, la coopérative a eu 145 972 800 FBu. En 2018, elle a bénéficiée de 164 212 100. En 2019, la coopérative a eu 241 066 600 FBu. En 2020, « Murimyi Kerebuka » a reçu un crédit de 332 millions 66 mille FBu. En 2021, elle a obtenu un crédit de 709 105 000 FBu et en 2022, elle a eu un crédit de 605 280 000 mille FBu. Tous ces crédits ont amélioré la culture du riz ». Au début de la collaboration avec PAIFAR-B en 2019, la coopérative a récolté 50 tonnes de riz paddy. Actuellement, 3 ans plus tard, nous avons dans le hangar de stockage 119 tonnes de riz paddy, soit un taux d’accroissement de la récolte de plus de 50 % », avoue M. Nizigiyimana avant de révéler que « Murimyi Kerebuka » s’est acheté un véhicule de type « Benne» d’une valeur de 130 millions de Fbu. Ce dernier, qui est unique dans la commune, est de temps en temps loué pour le compte de la coopérative. De plus, la coopérative s’est acheté une propriété à cultiver de deux millions de FBu.

Il rappelle qu’avant l’avènement de PAIFAR-B, les agriculteurs ruraux faisait face à un certain nombre des de défis.  Les commerçants usuriers leur  accordaient des crédits agricoles de 100 mille FBu sur un taux de 50 %. C’est-à-dire que sur un crédit de 100 FBu, ces derniers se faisaient  rembourser 150 mille FBu par mois. De plus, ajoute M. Nizigiyimana, ces agriculteurs faisaient louer des champs de bananiers avant leur maturité ou vendaient des animaux domestiques dans le but de s’approvisionner en intrants agricoles ou en semences. Ce qui n’est plus le cas  le PAIFAR-B.

Mamerthe Inamukobwa, 45 ans, habite  la colline Mwendo, commune Muhanga, province de Kayanza. Elle est membre de la coopérative « Murimyi Kerebuka ». Elle indique qu’avant d’intégrer la coopérative Muhanga, elle ne savait pas comment sauvegarder la récolte. « Avant d’intégrer la coopérative, je ne savais même pas comment sauvegarder la récolte. Actuellement, pour donner la valeur à la récolte, une partie est acheminée  ici au hangar de stockage. Une autre partie est consommée à la maison.

Et grâce au PAIFAR-B, les membres de la coopérative sont connectés à la coopérative Muhanga. De surcroit, nous avons accès au crédit agricole. Des bienfaits émanant de la part de ce projet, je me suis achetée  trois lopins de terre, une chèvre et un porc. De plus, je parviens à nourrir et à faire scolariser mes enfants sans problème », raconte-t-elle avant d’inviter d’autres femmes à intégrer ou à se regrouper en coopératives comme dit l’adage français «  L’union fait la force ».

 Actuellement, 1500 litres de lait sont collectés par jour

 « Le PRODEFI nous a également doté d’infrastructures et des équipements ainsi que d’un camion-citerne de transport de lait d’une capacité de 6 mille litres », indique Polycarpe Misago, représentant légal de la coopérative Tezimbere Ubworozi de la commune Muhanga, colline Kibimba en province Kayanza. Il indique que la coopérative a commencé avec 730 membres et collectée 150 litres de lait par jour. M. Misago fait savoir qu’avec l’avènement du PAIFAR-B, la coopérative n’a cessé de grandir et de se développer. « Avec la collaboration du PAIFAR-B, la coopérative a bénéficié un crédit de 40 millions de FBu en 2019. En 2020, un crédit de 70 millions de FBu.  En 2021,  un crédit de 190 millions de FBu et en  2022,  un crédit de 300 millions de FBu ».  

« Tous les membres, à titre individuel, ont ouvert leurs comptes à la coopec de Muhanga. Ceux qui leur ont permis de contracter des crédits individuels leur permettant de monter de petits projets », témoigne M. Misago. Et de faire remarquer : «  La CCL muhanga  collecte et vend entre 1 000 et 1 500 litres de lait par jour ».  Ce qui a permis aux membres de la coopérative d’acheter des parcelles, d’autres des animaux domestiques, des herbes pour le bétail et de subvenir à d’autres besoin.

La coopérative «  Sangwikigori », une encre indélébile dans la commune Bukeye

 Georges Nitunga est président de la coopérative « Sangwikigori » de la colline Kiziguro, commune Bukeye en province de Muramvya. Il précise que l’intervention du PAIFAR-B au sein de la coopérative a été vécue comme une manne tombée du ciel. « Avec 527 membres dont 282 femmes et 245 hommes, la coopérative n’avait qu’un hangar de stockage laissé par le Projet d’Appui à l’Intensification et à la Valorisation Agricoles du Burundi (PAIVA-B), un projet du gouvernement financé par le FIDA. Le capital de la coopérative était de 3 217 250  000 FBu », atteste-t-il.

 Dès l’avènement du PAIFAR-B en 2019, fait-il remarquer, une  connexion entre la coopérative Sangwikigori  et la Coopérative d’Epargne et de Crédit (COOPEC) de Bukeye a été établie.  Raison pour laquelle, chaque membre de la coopérative dispose de son propre compte et détient le droit de contracter un crédit à la COOPEC de Bukeye. « Au commencement, un membre de la coopérative Sangwikigori avait  droit  à un  crédit de 100 mille FBu. Pour le moment, il peut contracter un crédit de 400 mille FBu », informe M. Nitunga

Les éleveurs de la coopérative « Sangwikigori » jubilent  

Ce ne sont pas seulement les agriculteurs des zones d’intervention du PAIFAR-B qui se félicitent des avancées déjà constatées dans leurs ménages grâces aux acquis du projet, c’est aussi les éleveurs de la commune Bukeye en province Muramvya.

 «Le PAIFAR-B a remplacé mon époux après sa mort. Il m’a facilité l’accès au crédit et m’a procuré une vache, une chèvre et 2 chevreaux », témoignage de  Mme Aqueline Niyonkuru, une veuve de 5 enfants  habitant la colline Kiziguro  commune Bukeye, province de Muramvya. Elle fait savoir que le PAIFAR-B améliore la situation économique des veuves. Cette sexagénaire rappelle qu’elle a commencé à travailler avec le Projet d’Appui à l’Intensification et à la Valorisation Agricoles du Burundi (PAIVA-B). « Avant l’avènement du PAIFAR-B, on bénéficiait les appuis du PAIVA-B. C’est ce dernier qui nous a construits les hangars de stockage.  Par après est venu le PAIFAR-B. Grace à ce dernier, après différentes séances de sensibilisation et de renforcement des capacités, nous avons adopté d’autres techniques agricoles. Et, c’est à partir de ce moment que nous avons vu notre récolte augmentée ».

De plus, ajoute Mme Niyonkuru,  grâce au PAIFAR-B, j’ai ouvert un compte à la Coopérative d’Epargne et de Crédit (COOPEC) de Bukeye. Actuellement, je côtoie les institutions de microfinanace et je contracte des crédits qui m’aident à subvenir à certains besoins. Au début, dit-elle, j’ai obtenu un crédit de 100 mille FBu à la COOPEC de Bukeye et j’ai acheté un porc. Ensuite, j’ai contracté un crédit de 200 mille FBu et j’ai acheté une chèvre. Enfin, j’ai contracté un crédit de 400 mille FBu. Etant dans le besoin d’acheter une vache, j’ai vendu les porcs et les chèvres pour compléter les 400 mille FBu pour acheter une vache. Actuellement, j’ai une vache que j’ai achetée à 800 mille FBu à laquelle on ajoute une chèvre et ses deux chevreaux.

 « Le PAIFAR-B m’a retiré de la pauvreté sans nom», abonde Mme Languide Nahimana, veuve et mère de 9 enfants, habitant la colline Kiziguro, membre de la coopérative « Sangwa Ikigori ». Grace au projet, elle affirme qu’elle a actuellement  un compte à la coopec  Bukeye. Elle se félicite d’avoir un compte à la banque alors qu’elle n’est pas un fonctionnaire. « N’ayant pas étudié, je ne croyais aucun jour que  je pouvais avoir un compte dans une institution financière. Je croyais que cela était réservé uniquement aux fonctionnaires. Mais le PAIFAR-B  m’a facilité l’accès aux crédits auprès de la  COOPEC  Bukeye. Au début, j’ai contracté un crédit et j’ai acheté un porc. Ensuite, j’ai contracté un autre crédit et j’ai acheté une vache », renchérit-elle avant d’ajouter que même après le PAIFAR-B, elle continuera à travailler avec la coopec pour la mise en œuvre de ses activités.

Mishiha, des réalisations incontestées

Les membres de la coopérative «  Duhuza abarimyi » de la commune Mishiha, colline Rukwega province Cankuzo indique que le PAIFAR-B constitue un fer de lance pour l’économie de leur ménage. C’est à grâce à lui qu’ils se sont familiarisés avec les services et les produits offerts par les institutions financières. « Auparavant, nous constituions de groupement et on n’avait pas droit aux crédits. Mais avec l’avènement du PAIFAR-B qui nous a connecte aux IMFs, nous avons quelque chose à nous venter », fait savoir Joël Kagoroba, président de la coopérative « Duhuzabarimyi ».

M. Kagoroba atteste que le premier contact avec le PAIFAR-B remonte de 2019. Et, c’est à partir de ce moment que la coopérative a bénéficié dans un premier temps un crédit agricole de 51 millions de FBu, puis un crédit commercial de 15 millions. Cependant, regrette Kagoroba, le taux d’intérêt était tellement élevé. Raison pour laquelle, nous avons demandé au PAIFAR-B d’approcher la COOPEC pour revoir à la baisse le taux d’intérêt. Un souhait qui a été exaucé car, pour l’année 2020-2021, la coopérative a eu un crédit agricole de 132 millions de FBu et un crédit commercial de 40millions. Pour l’exercice 2021-2022, la coopérative bénéficie un crédit de 120 millions de FB sur un taux dégressif de 8% par an.   Nonobstant, le président de la coopérative avoue que le taux d’intérêt de 2%  sur le crédit commercial reste relativement élevé. Ce qui handicape leurs activités.

M. Kagoroba révèle que l’accès aux crédits commence à porter des fruits chez la plupart des ménages bénéficiaires. Il cite notamment la réhabilitation des maisons, l’achat des motocyclettes et bicyclettes, l’augmentation du nombre de repas par jour, l’achat ou la location des lopins de terres.

Syvella Nsanguye est l’une d’elle. Elle habite la colline Rukwega, commune Mishiha, province Cankuzo: « Après avoir intégré cette coopérative, j’ai contracté un crédit agricole de 300 mille FBu. Nous avons injecté ces fonds dans la culture accord avec mon époux, nous avons vendu une petite quantité et nous avons loué un autre terrain pour 460 mille FBu.

Pour la deuxième saison, Mme Nsaguye précise qu’elle a contracté un crédit de 500 mille FBu. Là aussi, elle a loué un terrain pour y cultiver le riz. Elle y a récolté  plus d’1t de riz paddy. Après  la vente de la récolté, elle s’est acheté une propriété foncière d’1milion 400 mille FBu.  « L’autre argent a été utilisé pour la réhabilitation de notre maison au moment où d’autres fonds ont été injectés dans l’achat des chèvres, des porcs et des poules. Vive le PAIFA-B », conclut-elle.   

Oswald Niyungeko est âgé de 40 ans et habite la colline Mwiruzi, commune Mishiha, province de Cankuzo atteste qu’il s’est acheté une parcelle et a construit une maison grâce au crédit agricole qu’il a contracte auprès de la coopec qui lui a permis de monter de petits projets. Le trentenaire et père de deux enfants  témoigne que grâce au PAIFAR-B, il ne se déplace plus vers la Tanzanie pour vendre sa main d’œuvre. Non seulement, le PAIFAR-B a contribué à la réduction de la pauvreté. Il a contribué aussi la réduction des violences conjugales qui, jadis était le résultat de la pauvreté.    

Anésie Ntahonkiriye, habitant la colline Kibimba, colline Mishiha dans la province de Cankuzo. Elle est membre de la coopérative « Duhuzabarimyi qu’elle a intégrée en 2018. Elle reconnait qu’avec l’avènement du PAIFAR-B, sa vie a changé. « Grace au projet, j’ai contracté des crédits que j’ai investis dans la culture du riz. Après différentes récoltes, j’ai acheté deux parcelles, une à 410 mille FBu et une autre à 600 mille FBu et réhabilité  ma maison », se félicite Mme Ntahonkuriye.

 Cependant, tout n’est pas rose, admet  M. Kagoroba. La coopérative qu’il préside manque de décortiqueuse alors que la coopérative allait profiter non seulement du riz décortiqué, mais aussi du son de riz. Elle fait face aussi au manque d’une motopompe pour irriguer pendant la saison sèche. Pire encore, la coopérative reçoit une quantité insuffisante des fertilisants et le peu leur parviennent difficilement suite au manque de moyens de transport.

Le projet concerne le financement inclusif de toutes les zones rurales notamment les 17 provinces du Burundi. Mais, les activités sont concentrées dans un premier temps, sur les zones encadrées par les projets techniques du FIDA, c’est-à-dire, les 14 Provinces couvertes par le PAIVA-B, le PRODEFI II, le PROPA-O, et le PNSADR-IM: Ngozi, Muramvya, Cibitoke, Bubanza, Kayanza, Gitega, Karuzi, Bujumbura Rural, Rumonge, Makamba, Rutana, Ruyigi, Cankuzo et Muyinga. Il est financé par le Fida à hauteur de 38,6 millions USA dollars. .  

© 2023 EJOHEZA NEWS Designed by DSCOMPANY