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Le 22 mars de chaque année, le monde célèbre la journée mondiale de l’eau. Au Burundi, cette journée arrive au moment où le secteur hydrographique est menacé. Sur plus de 24 000 sources d’eau, plus de 2000 sont taries au moment où plus de 4 000 sont sur le point de l’être

« Les ressources en eau proviennent en grande partie des précipitations. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si la ressource en eau reste inchangée et si elle est bien gérée de façon rationnelle. La population burundaise est actuellement estimée à plus de 11 millions et a besoin d’une quantité non négligeable des ressources en eau », indique, dans un café de presse, Jérémie Nkinahatemba, directeur général de l’Environnement, des Ressources en Eau et Assainissement  au ministère ayant l’environnement dans ses attributions. Il révèle que la vision du Gouvernement du Burundi pour le secteur de l’eau est un « Etat où l’eau est disponible en quantité et en qualité suffisantes pour répondre aux besoins des générations actuelles et futures et utilisées de manière efficiente et équitable pour un développement socioéconomique durable sans compromettre l’environnement ». L’eau qui est considérée comme une force motrice de développement socioéconomique du peuple du Burundi est en train de tarir, s’inquiète le directeur général de l’Environnement, des ressources en eau et assainissement  . « Sur les 24.787 sources d’eau que compte le Burundi, 2.508 (10,1%) ont déjà tari et 4.418 (17,8%) sont en cours de tarissement».

Sylvain Musanga Mukanga, directeur exécutif de l’autorité du Lac Tanganyika ( ALT)  fait savoir que la conférence des Nations Unies sur l’environnement ( CNUE) a mis sur son agenda, la période de 2018 à 2028, une décennie internationale d’action de mise en œuvre du développement  durable et la gestion intégrée de ressource en eau. Il indique que l’eau constitue un élément très important de la vie plus que tous les éléments de la nature. « La  ressource en eau est un élément vital et contribue à la réduction de la pauvreté, à la croissance économique et à la sauvegarde de l’environnement durable », explique-t-il.

Cette autorité du lac Tanganyika déplore que le lac Tanganyika soit sous menace de la pollution due aux inondations, aux déversions des déchets ménagers et industriels. Il informe que d’autres causes de la pollution de cette ressource en eau sont liées à la jacinthe d’eau ; à la dégradation de la végétation, des sols, des rivières et des lacs ; les feux de brousse, la déforestation, l’agriculture itinérante, l’érosion hydrique, l’envahissement des plantes aquatiques, la destruction des berges et les lits des cours d’eau, les activités minières artisanales. Il appelle les acteurs étatiques et non étatiques de tout faire pour protéger le lac Tanganyika et garantir la fourniture d’eau aux différents secteurs du développement socio-économique des pays riverains.

Emmanuel Ndorimana, secrétaire permanent au ministère en charge de l’environnement  fait savoir que le thème de cette année est «  L’eau et le changement climatique ». Cela pour attirer l’attention et sensibiliser la population sur l’importance de l’eau, les effets du changement climatique sur cette dernière afin de promouvoir une gestion durable. Il interpelle donc toute la population riveraine du lac Tanganyika de protéger ce réservoir d’eau douce du monde.

Pour y remédier, Emmanuel Ndorimana informe que le gouvernement a mis en place une politique de la restauration du paysage burundais, à travers le projet de reboisement dénommé «  Ewe Burundi Urambaye ».

 De plus, M.Ndorimana souligne que d’autres projets connexes se font pour la protection environnementale. Il cite le traçage des courbes de niveaux, des fosses antiérosives, la protection des bassins versants, des berges des rivières et lacs.

M.Ndorimana rappelle que le respect des mesures de zones tampons  est de rigueur dont 50 mètres pour les lacs de l’intérieur du pays, 150 mètres pour le lac Tanganyika, 5 mètres pour les rivières de l’intérieur du pays et 25 mètres pour les rivières affluents du lac Tanganyika.

Jeremy Hopkins, représentant de l’UNICEF au Burundi fait savoir que les conséquences liées à la non protection de l’environnement sont multiples et sont nuisibles à la santé.  Sur ce, Jeremy Hopkins informe que plus de 2 milliards de personnes sur la planète manquent d’eau potable et plus de 4 milliards vivent sans accès à des installations sanitaires adéquates. «Si nous n’agissons pas de toute urgence, ici 2050, près de 4 milliards de personnes vivront avec un accès limité à l’eau et dont plus d’1 milliard dans les villes », souligne Jeremy.

Le représentant de l’UNICEF au Burundi fait remarquer que le réchauffement de la planète et son exploitation non durable provoquent partout dans le monde une concurrence sans précédent pour les ressources en eau et entraînent le déplacement de milliers de personnes. Ce qui, selon lui, aura un effet négatif sur la santé et la productivité, et augmentera aussi les risques de l’instabilité et des conflits. Et de préciser : « Nous devons de toute urgence augmenter les investissements, protéger les bassins versants et les infrastructures hydrauliques saines et améliorer considérablement l’insuffisance de l’utilisation de l’eau. Nous devons anticiper les risques climatiques à tous les niveaux, à la gestion de l’eau, etc. Nous devons de toute urgence intensifier l’action pour renforcer la résilience et l’adaptation des personnes touchées par les perturbations climatiques. Et surtout, nous devons profiter de cette année et créer une base solide pour la durabilité de l’eau ».

Signalons que la célébration de la journée mondiale de l’eau au Burundi a été débutée par le nettoyage et l’arrachage de la jacinthe d’eau dans les zones côtières sur le site « Cape town Beach.

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