Ces échanges qui s’inscrivent dans le cadre de la célébration des 80 ans de la création des Nations Unies ont eu lieu dans les enceintes de l’Université du Burundi campus Mutanga. Au Burundi comme dans d’autres pays, souligne Madame la Coordonnatrice résidente des Nations Unies au Burundi, ce genre de dialogue est essentiel. Le partenariat entre les Nations Unies et le Gouvernement du Burundi dans le cadre de la vision d’un Burundi émergent 2040 et d’un Burundi développé 2060 nécessite l’implication des jeunes, des femmes et les communautés locales. « Ensemble engageons-nous à faire des dialogues intergénérationnelles pour un développement accéléré des pays membres», di-t-elle.
Pour rappel, l’Organisation des Nations Unies a été créée en 1945 après la deuxième guerre mondiale avec la mission de maintenir la paix et la sécurité internationale, de promouvoir le développement et de défendre les droits humains. Et, le Burundi a rejoint le système en 1962. Depuis lors, le Burundi entretient des partenariats solides avec les systèmes des nations unies dans des domaines essentiels tels que la paix, la gouvernance, la santé, l’éducation, la résilience climatique et le développement durable.
Des voix concordantes sur le processus de la paix au Burundi
Nul n’ignore que depuis l’acquisition de l’indépendance, le Burundi a traversé des moments douloureux caractérisés par des violences cycliques. Le Directeur général chargé des relations multilatérales au Ministère des affaires étrangères et de la Coopération au développement, Amb. Gaudence Sindayigaya souligne le rôle qu’a joué les Nations Unies dans l’acquisition de l’indépendance et dans le processus de la paix au Burundi. «Ce n’est pas un secret pour personne que le Burundi a connu beaucoup de difficultés depuis son indépendance. Les Nations Unies ont toujours été là d’une façon ou d’une autre dans la réconciliation nationale, dans le respect des Droits de l’homme, dans la consolidation de la paix », explique-t-il.

Il trouve que ce sont ces réalisations qui jalonnent la relation entre le Burundi et les Nations Unies. D’ailleurs, lundi 20 octobre 2025, lors d’une conférence de presse tenue par la Coordonnatrice résidente et les membres de l’équipe pays des Nations Unies au Burundi, le DG avait également évoqué la paix pour souligner le rôle des Nations Unies dans les négociations et la conclusion des accords de paix d’Arusha l’an 2000.

Dr. Emery Nukuru, vice-recteur de l’université du Burundi, affirme que depuis sa création en 1945 l’Organisation des Nations Unies incarne les plus nobles aspirations de l’humanité : la paix et la souveraineté. «Nous rappellerons aux jeunes le rôle joué par les Nations Unies dans la recherche de la paix au Burundi», précise-t-il. D’une façon scientifique, Mme Elisabeth Ndayisaba professeur à l’Université du Burundi, trouve quant à elle que le Burundi tire d’énormes avantages dans le partenariat avec les Nations Unies dans plusieurs secteurs depuis son adhésion en 1962.
Une ONU qui écoute
Pour célébrer les 80 ans de sa création, les Nations Unies, ont mis en avant le rôle des jeunes pour les inspirer afin de construire un avenir durable. Le vice-recteur de l’Université du Burundi Dr Emery Nukuri salue l’initiative des Nations Unies pour avoir choisi l’Université du Burundi pour abriter. « La tenue de ce dialogue pour notre institution est un signe d’honneur et un outil de reconnaissance. Notre institution est particulièrement heureuse d’accueillir cette initiative qui place la jeunesse au cœur du débat des Nations», s’est réjoui le Vice-Recteur.
Dans les questions effectivement adressées à Madame la Coordonnatrice résidente des Nations Unies au Burundi, les étudiants ont voulu savoir concrètement les réalisations et les interventions des Nations Unies dans le développement du Burundi.
Les réalisations des Nations Unies au Burundi sont nombreuses. « Je voudrais citer l’exemple de l’épidémie Mpox ». Le Burundi a été le deuxième pays le plus touché après la RDC. Les Nations Unies et d’autres partenaires ont travaillé avec le Gouvernement, et le Burundi a eu le plus bas taux de mortalité. L’autre cas qui a suscité beaucoup plus l’attention des Nations Unies est celui des inondations de Gatumba auxquelles les nations unies sont intervenues pour venir en aide aux victimes. La Coordonnatrice résidente souligne que les Nations Unies, à travers certaines de ses agences, aident les victimes.
Certains étudiants ont voulu savoir si réellement la participation des jeunes dans les programmes des Nations Unies est de mise. Le représentant du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) au Burundi Judicaël Elidje a répondu par l’affirmative. Il indique que toutes les agences des Nations Unies au Burundi donnent une place importante aux jeunes pour les aider à développer leurs projets et à prendre leur place dans la société en témoigne Fabrice Kaburugutu représentant d’une Association des jeunes leaders unis pour le développement durable (AJLUDD). Il fait savoir que l’association dont il représente est accréditée aux systèmes des Nations Unies.
En effet, ajoute-t-il, l’association a été associée dans l’élaboration d’un document stratégique pour le pacte d’avenir qui a été adoptée en 2024 ce qui a été pour eux une occasion de collaborer avec le Bureau de l’ONU-Jeunes dans les consultations. Il affirme sans doute qu’il collabore étroitement avec le Bureau.
Amb. Gaudence Sindayigaya constate lui aussi que les organisations réalisent leurs projets sans oublier les jeunes. «Il faut savoir que dans le processus d’élaboration du plan cadre (2023-2027) il y a eu des consultations nationales. Et, dans ces consultations nationales il y a eu celles concernant les groupes des jeunes», nuance-t-il.

L’autre question que les étudiants ont soulevée est celle de savoir comment le système des Nations Unies contribue pour aider à l’atteinte de la vision du Burundi, pays émergent en 2040 et développé 2060. La représentante du HCR au Burundi, Brigitte Mukanga-Eno s’est exprimée à ce sujet. Elle rappelle d’abord que la vision elle-même concerne l’amélioration des conditions de vie des burundais de façon générale, la réduction de la pauvreté, la croissance économique, le développement social, l’amélioration du système de santé, l’encouragement des investissements pour un meilleur burundais. En effet, explique-t-elle, les Nations Unies sont comme un «gouvernement» qui regorge de beaucoup de ministères. «Ici, je dis que le ministère de la santé des Nations Unies c’est l’OMS, le ministère des affaires sociales pour les personnes vulnérables qui incluent les déplacés et les réfugiés c’est le HCR, etc».
Stages et opportunités
Dans le même ordre d’idée, Mme Brigitte Mukanga-Eno appelle les jeunes à profiter des opportunités offertes par les agences des Nations Unies au Burundi. Elle indique que des organisations internationales offrent des stages rémunérés aux jeunes pour leur permettre d’acquérir l’expérience et développer leurs compétences.
En Somme, la Coordonnatrice résidente des Nations Unies au Burundi, Madame Violet Kakyomya, rassure que les NU reste au côté du Burundi pour accompagner ses programmes de développement.