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Le 19 mai 2021, un projet de loi portant ratification de l'Accord portant création de la Zone de Libre-Echange Continental Africaine (ZLECAF) a été analysé et adopté par l'Assemblée Nationale du Burundi. Le 17 juin 2021, le Burundi a ratifié cet accord, bénéficiant ainsi d’un énorme marché intra-africain. Dans le but de libérer le potentiel du Commerce au Burundi via l’accord de la ZLECAF, comment faire de la ZLECAF une opportunité pour le Burundi ?

Depuis le 1er janvier 2021, la Zone de libre-échange continentale africaine est opérationnelle ; créant ainsi une nouvelle dynamique commerciale sur le continent. L'objectif de la ZLECAF est de supprimer les droits de douane pour 90 % des marchandises ; afin de stimuler le commerce intra-africain en permettant de faire des affaires plus facilement avec 1,2 milliard de personnes, et plus de 4 billions de dollars de dépenses combinées des consommateurs et des entreprises.

Selon Dr Ir Rurema, l’ex-ministre de l'environnement, de l'agriculture et de l'élevage, la ZLECAF constitue la plus grande zone de libre-échange au monde, depuis la création de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). « La ZLECAF représente une opportunité exceptionnelle pour le Burundi, car il renforcera aussi bien ses échanges intra-régionaux qu'intra-africains. Cela est d'autant plus important compte-tenu de l'atmosphère économique globale actuelle qui s'avère de plus en plus instable », a indiqué Dr Ir Deo Guide Rurema, lorsqu’il présentait l’exposé des motifs lors de la séance plénière du 19 mai 2021. Pour lui, la ZLECAF augmentera le commerce intra-africain du Burundi en réduisant les barrières tarifaires et non-tarifaires à son commerce avec les pays africains.

Quelle opportunité ?

En promouvant le commerce intra-africain, et en diversifiant et transformant structurellement l’économie du continent, la ZLECAF présente des opportunités pour améliorer des performances économiques du Burundi. Elle permettra de créer un marché continental unique pour les biens et services avec la liberté de circulation des hommes et femmes d’affaires et des investissements, pour faciliter l’établissement de l’union douanière continentale. Mais également, elle permettra de résoudre les difficultés de l’appartenance à plusieurs organisations régionales, accélérer l’intégration régionale et continentale, sans oublier de renforcer la compétitivité à tous les niveaux, et d’accroître de 50 % les échanges commerciaux entre les pays africains.

Le Burundi peut aussi renforcer son niveau de compétitivité en exploitant son potentiel exportable en ce sens que certaines cultures d’exportation se retrouvent dans toutes les régions du Burundi (café, thé), sans oublier que toutes les régions ont des potentiels exportables spécifiques. Au regard de son potentiel exportable, le Burundi pourra profiter de la ZLECAF à travers une augmentation de la demande des produits agricoles notamment les fruits et les huiles essentielles, et les produits de pêche du lac Tanganyika. Le Burundi pourrait également profiter de sa position géographique stratégique et faire de Bujumbura une plaque tournante pour les échanges entre les pays de l’Afrique de l’Est avec l’Est la RDC et les échanges avec les pays d’Afrique australe à travers le lac Tanganyika.

Les femmes, vont-elles en profiter ?

Oui. La ZLECAF pourra contribuer à l’autonomisation des femmes par des soutiens et appuis à la mise en œuvre effective du Régime commercial simplifié (RECOS) pour les activités de commerce transfrontalier des femmes. En plus, les femmes burundaises sont présentes tout au long des chaînes de valeur agroalimentaires étant productrices, commerçantes et entrepreneuse agricoles, et ont tout à gagner des nouvelles opportunités offertes par la ZLECAF.

Le déploiement de la ZLECAF présente également des risques potentiels pour les femmes commerçantes, qu'il convient d'aborder. En créant de nouveaux marchés formels et réglementés, la ZLECAF entraînera un changement structurel dans la manière dont certaines activités économiques et entreprises sont menées en Afrique. En effet, 85 % de l'activité économique en Afrique est réalisée dans le secteur informel où les femmes représentent près de 90 % de la main-d'œuvre informelle. En raison de cette concentration de femmes dans le secteur informel, la formalisation des pratiques commerciales et la création de nouveaux marchés formels réglementés et catalysés par la ZLECAF peuvent potentiellement entraver l'accès des femmes commerçantes aux nouvelles opportunités de marché, d'investissement et d'affaires que la zone de libre-échange promet.

Comme le montre le projet du CDE Great lakes en partenariat avec IATP, dénommé « libérer le potentiel du Commerce au Burundi via l’accord de la ZLECAF et son implication pour le peuple du Burundi », le Burundi dispose des forces très importantes et des opportunités à saisir qui peuvent lui permettre de tirer davantage profit des opportunités offertes par la création du marché continental via la ZLECAF. Mais pour saisir ces opportunités, le Burundi doit corriger certaines faiblesses et faire face aux menaces.

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