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Ayant compris l’importance d’« investir dans le capital humain pour améliorer la commande publique », l’Autorité de régulation des marchés publics [ARMP] ne cesse de renforcer les capacités de son personnel et des acteurs de la commande publique. Ce jeudi 30 mai 2024, quatorze certificats ont été remis au personnel de l’ARMP ayant suivi une formation. Celle-ci avait été organisée par Bujumbura International University à l’endroit des récipiendaires. Selon le Directeur général de l’ARMP la formation vient au point nommé pour doter du personnel des compétences requises dans la commande publique
La formation qui a duré un mois portait essentiellement sur la conformité des procédures de la passation des marchés aux standards internationaux. Le Directeur général de l’ARMP, Jean Claude Nduwimana fait savoir qu’en principe la loi burundaise exige que tous les projets des bailleurs soient alignés au code de la passation des marchés. Or, explique-t-il, il s’est révélé que les bailleurs ont estimé que le code des marchés publics burundais n’est pas conforme aux standards internationaux, ce qui freine l’exécution des projets. M. Nduwimana fait savoir qu’ils ont suivi cette formation pour permettre aux bailleurs de bien exécuter leurs projets. « Nous sommes venus suivre cette formation pour pouvoir mettre notre loi au standard international », indique-t-il.

De plus, le personnel a appris lors de cette formation une intelligence artificielle qui est un complément à la passation des marchés publics en ligne. Le DG est optimiste que la formation leur permettra de mener la performance dans la commande publique car dit-il avec la formation les acteurs à la commande publique pourront exécuter leurs marchés rapidement.

La commande publique, un secteur à prendre avec pincette !

Pourquoi? Jean Claude Nduwimana, Directeur Général de l’ARMP indique que le secteur représente de véritables enjeux économiques et financiers, voire de développement. « Chaque année la moitié du budget de l’Etat fait l’objet de passation des marchés », explique-t-il. Même si pour certains, la commande publique est perçue en premier lieu comme un ensemble d’outils et de normes techniques, juridiques  et administratives permettant à la puissance publique d’effectuer ses achats de biens et services, le DG n’est pas du même avis. Pour M. Jean Claude Nduwimana, 

La commande publique est avant tout un outil politique. Pour lui, les montants colossaux consacrés à la passation de la commande publique de biens et services traduisent clairement la volonté affichée par le Gouvernement d’améliorer et de renforcer l’accès aux services publics pour tous les citoyens, estime-t-il. 
Toutefois, explique le DG, cette volonté du Gouvernement ne peut en aucun cas être une réalité que s’il existe un système intègre de commande publique performante basé sur des principes fondamentaux : l’égalité de traitement, la concurrence entre les différents soumissionnaires auxquels s’ajoutent la transparence dans les procédures et le respect scrupuleux des règles établies. Malheureusement, M. Nduwimana trouve que cette transparence dans la gestion de la commande publique qui devrait normalement aider pour rendre efficace la volonté du Gouvernement n’est pas de mise. «Un diagnostic de la gestion de la commande publique laisse entrevoir que les procédures d’attribution manquent souvent de transparence et ne répondent pas toujours à des critères de sélection objectifs.», regrette-t-il.

Ce manque de transparence se traduit notamment selon le DG par un recours récurrent et accru aux modes de passation et d’attribution dérogatoire des marchés publics au détriment de l’appel d’offre ouvert qui est censé mieux garantir l’efficacité économique de la commande publique par une mise en concurrence réelle, ouverte et transparente de tous les soumissionnaires. Il suggère que de telles pratiques devraient être revues et corrigées vu l’accroissement massif des montants consacrés à la commande publique ces dernières années. Et le principe est simple. « Un marché public doit être attribué au soumissionnaire offrant le meilleur rapport qualité/prix en privilégiant strictement les appels d’offres ouverts basés sur une concurrence réelle, effective et une transparence absolue. », explique Jean Claude Nduwimana Directeur General de l’ARMP.

Chose promise, chose due !

Bientôt, une convention de partenariat entre l’ARMP et Bujumbura International University sera signée. Ces deux institutions ont l’ambition de voir tous les acteurs de la commande publique au Burundi bénéficier des connaissances nécessaires pour une bonne gestion des finances publiques. 

Pour rappel, en date du 12 au 17 février 2024, l’Autorité de régulation des marchés publics a organisé une semaine dédiée à la commande publique sous le thème : « investir dans le capital humain pour améliorer la commande publique ». A l’issue de cette semaine, il a été constaté que ce domaine doit être envisagé comme un véritable levier stratégique de développement. Pour y arriver des professionnels en la matière trouvent que des efforts doivent être menés et précisément le développement du savoir-faire. Dans d’autres pays avancés dans le domaine de la passation des marchés publics comme le Sénégal, ils ont créé un centre de formation pour avoir des spécialistes en passation des marchés.

Depuis belle lurette, le Burundi accuse un manque criant de personnes capables de gérer la commande publique dans différentes institutions. Or, le domaine doit être pris soigneusement pour contribuer à l’atteinte des objectifs de développement et d’émergence envisagés à l’horizon 2060. 
 
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