« Actuellement, le niveau des élèves est dangereusement bas. Il en est de même pour les lauréats des universités », déplore Faustin Ndikumana, directeur national du Parcem. Il indique que le niveau a chuté à tel point qu’on se demande sur l’avenir des lauréats et sur les cadres de demain.
M.Ndikumana précise qu’à côté des réformes mal conçues s’ajoute un comportement globalisant selon lequel « amashure y'ubu ntaco amaze » qui se traduit en français par les diplômes actuels n’ont plus de valeur. Cet activiste de la société regrette que ce soient les intellectuels qui propagent ces mots aux apprenants. Ce qui dégrade complètement l'enseignement et partant, la perte de valeur éducative.
Dépolitiser le secteur de l’éducation
Le président du Parcem appelle à la « dépolitisation de l’éducation ». Pour lui, il faut séparer ces deux systèmes car si la politique entre par la porte, a qualité de l’enseignement sort par la fenêtre. À part des réformes mal préparées et conçues, la politisation au niveau de l'école tend vers la décadence morale, c’est ce qu'on appelle l'antivaleur. « Comment se peut-il qu'un chimiste enseigne l'anglais et espérer un résultat », se demande-t-il. Que le gouvernement sache une chose, avertit-il, c'est la formation qui nous donne des ingénieurs de qualité, des médecins, des chercheurs, etc.
Il informe que faute de moyens suffisants, certains enseignants et professeurs quittent le métier pour aller s'installer ailleurs, bien-sûr à la recherche d'un léger mieux laissant ainsi un vide derrière eux .
Un sage chinois, il y a de cela plusieurs siècles, conseiller de son empereur, confia à ce dernier ceci : « Si vous voulez détruire un pays, inutile de lui faire une guerre sanglante qui pourrait durer des décennies et coûter cher en vies humaines. Il suffit de détruire son système d’éducation et d’y généraliser la corruption. Ensuite, il faut attendre vingt ans et vous aurez un pays constitué d’ignorants et dirigé par des voleurs. Il vous sera très facile de les vaincre».
M. Ndikumana Directeur appelle le gouvernement à reconsidérer l'importance de l'éducation dans le pays, la seule clé pour le développement.
Même constat au ministère de l’éducation
François Havyarimana, 3e de gauche à droite et de droite à gauche, lors
du lancement officielle de l'année scolaire 2025-2026 au Lycée Busiga
Lors du lancement officielle de l'année scolaire 2025-26 à Ngozi, province Butanyerera au Lycée Busiga, le Ministre de l'éducation François Habyarimana a informé qu'une commission d'experts a été mise en placer pour évaluer la qualité de l'enseignement du nouveau système par rapport à l'ancien système et par rapport à l’enseignement dans les pays de l'EAC.
Selon le ministre, ce rapport qui détaille les défis du système d’enseignement actuel et les solutions y afférentes.
Parmi les défis contenus dans ce rapport figure: Certains enseignants qui ont un niveau de français trop bas. Ce qui affecte les élèves d'autant plus qu’elle est la langue d'enseignement. Le volume horaire des cours qui a sensiblement diminué, le fait de dispenser plusieurs cours notamment beaucoup de langue dans les premières années des écoles fondamentales. Ce qui affecte les élèves jusque même à mélanger les langues.
Un autre défis est que certains cours dispensés sont devenus obsolètes au regard des besoins du pays en matières de ressources humaines. Le rapport indique aussi que les années sur le banc de d'école ont été revues à la baissé. Ce qui empêche les enseignants à donner tout le nécessaire. Le rapport note aussi un changement récurrent des programmes d’enseignement alors que les matériels didactiques ne suivent pas, les enseignants suffisants et qualifiés.
Pour pallier à tous ces défis, le rapport émet une recommandation importante : multiplier les écoles à régime d'internat.