En continuant d'utiliser notre site, vous acceptez que nous utilisions les cookies conformément à notre Politique sur les Cookies.
Accepter
«L’industrialisation de l’Afrique (même par le biais des entreprises publiques) sur la base des ressources africaines est cruciale pour le développement à long terme de l’Afrique », indique Opa Kapijimpinga, fondateur du Forum et réseau africain sur la dette et le développement (AFRODAD) lors de la troisième édition de la Conférence africaine sur la dette et le développement (AfCoDDIII) tenue à Dakar.

Selon le fondateur d’AFRODAD, l’Afrique se débat à la périphérie du capitalisme mondial et reste toujours en mode dépendance et sous-développement et nous devons tous comprendre cette réalité afin de disposer d’un terrain commun et partagé pour la transformation, comme l’envisage l’Agenda 2063 de l’Afrique que nous voulons. Il indique que les africains doivent se détacher des idées, des processus et des institutions qui les maintiennent dans les pièges. Il cite par exemple le FMI, l’OMC et d’autres organismes dont les intérêts ne servent pas les peuples africains. Il trouve que ces institutions ne peuvent être réformées ou transformées. Selon lui, même les alternatives à l’horizon, comme la Banque de développement des BRICS, doivent être évaluées en utilisant le modèle centre-périphérie puisque la Chine et la Russie, par rapport à l’Afrique, sont des pays du Centre.
Il trouve que l’industrialisation (même par le biais des entreprises publiques) sur la base des ressources africaines best cruciale pour le développement à long terme de l’Afrique. « Nous devons produire les biens d’équipement nécessaires à la transformation de nos matières premières, produire des biens manufacturés et exporter les produits manufacturés d’abord vers nous-mêmes (Zone commerciale africaine) puis vers les autres », indique-t-il. 
M. Opa Kapijimpinga informe que le commerce extérieur doit être une extension du commerce intérieur. « C’est là que réside en grande partie la fuite du développement et la cause du chômage, la faible base financière pour soutenir tout emprunt ! Si nous ne le faisons pas, l’Afrique restera perpétuellement endettée et insoutenable ! », souligne-t-il. 
 
Mobiliser la diaspora pour l’investissement en Afrique 
 
Selon  M. Opa Kapijimpinga, le déclin de l'aide au développement est un bon signe pour l'Afrique (même s'il s'agit d'une opportunité manquée) et la brutalité de l'architecture financière capitaliste mondiale, comme en témoignera la restructuration de la dette dans le cadre de la crise actuelle, est un appel éveillé pour l'Afrique non seulement à utiliser les ressources empruntées pour la transformation, mais aussi pour identifier les opportunités de financement supplémentaire du développement, telles que Réprimer plus sérieusement les flux financiers illicites grâce au partage des connaissances entre les pays africains. Les sociétés multinationales sont les principales coupables, notamment dans le secteur minier. Il s’agit ainsi de promouvoir les envois de fonds et les investissements de la diaspora en renforçant le cadre politique et réglementaire étant donné qu'en 2020 seulement, les envois de fonds vers l'Afrique subsaharienne s'élevaient à 51 milliards de dollars. 
Il informe que  l’Afrique a une immense diaspora .À cet égard, il incite les institutions financières et les acteurs du marché des capitaux à développer des produits et instruments financiers adaptés à la diaspora pour attirer les financements de la diaspora (comptes bancaires de la diaspora et obligations).
 
Pour lui, la diaspora constitue également un important réservoir de ressources humaines en mathématiques, sciences et technologies (essentielles pour l'industrialisation) que l'Afrique peut exploiter. Il faut aussi développer le Partenariats Public-Privé (PPP) dans le processus d'industrialisation sur la base d'un cadre réglementaire renforcé pour les PPP afin de maximiser leurs avantages économiques ; et Finance verte climatique.
 
Développer la coopération régionale
 

Pour atteindre l’objectif, fait savoir le représentant du Ministre des Finances et du Budget du Sénégal, les Etats africains sont appelés à optimiser la coopération régionale notamment en saisissant l’opportunité du déploiement de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) qui a le potentiel de promouvoir davantage les échanges commerciaux au sein des pays du continent. Il révèle qu’ils doivent également promouvoir l’amélioration des conditions de mobilisation de financement, dans un contexte où l’environnement financier international ne cesse de se détériorer.

Il rappelle que les ministres africains des finances, lors de leur 55ème Conférence tenue à Addis-Abeba, en Éthiopie, ont appelé à une action décisive visant à réformer l’architecture financière mondiale afin de permettre les investissements nécessaires à la réalisation des Objectifs de Développement durable et climatiques.

S’agissant de la réforme de l’architecture mondiale de la dette, selon lui, des initiatives doivent être impulsées pour une transparence et une coordination accrues sur le traitement des problématiques d’endettement. Ce qui permettra d’éviter des coûts élevés de résolution de la dette et limiter la probabilité de réapparition des crises de l’endettement. Il est urgent de régler, par soucis de transparence, les problématiques liées aux notations souveraines de crédit de nombreux pays africains qui souvent peuvent être biaisées. Et la prime de « perception excessive du risque » associée à la région et confirmée par les agences de notation, indépendamment de l’amélioration des fondamentaux macroéconomiques devrait être supprimée.

« Le manque -à-gagner lié à cette prime de perception excessive du risque, selon un récent rapport du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) serait évalué à 74 Milliards de Dollars », explique le représentant du Ministre.

Il souhaite que la réallocation des droits de tirage spéciaux du FMI aux banques multilatérales de développement telles que la Banque Africaine de Développement devrait permettre de fournir un financement plus important aux banques de développement régionales et nationales en Afrique pour accélérer la réalisation des Objectifs de Développement durable. Il sera également utile de renforcer le cadre juridique international de la dette, notamment par le biais de clauses d’action collective et de force majeure renforcées et d’une législation anti-fonds vautours. Afin de prévenir de manière proactive le surendettement futur, explique-t-il, toutes les nouvelles émissions de dette souveraine devront inclure des clauses d’urgence climatique, qui suspendent les paiements du Service de la dette en cas de catastrophes liées au climat.

Le représentant du Ministre recommande que la mobilisation de financements privés, complémentaires aux ressources publiques, à travers des mécanismes de garantie et de partage des risques permettra de soutenir davantage le secteur privé local et les infrastructures durables. Et de préciser que le Mécanisme africain de Stabilité financière complétera les filets de sécurité mondiaux proposés par le FMI pour apporter un soutien en liquidités aux pays traversant une crise.

Il précise que l’architecture financière mondiale devrait également se concentrer sur les conditions d’exploitation des ressources conséquentes détenues par les fonds de pension et les investisseurs institutionnels à l’échelle mondiale.

 

© 2023 EJOHEZA NEWS Designed by DSCOMPANY