« L'inflation
est très préoccupante. Elle se remarque sur tous les produits importés et
locaux plus particulièrement les produits alimentaires (le haricot, la farine
de maïs ...). Elle a grimpé exponentiellement ces derniers mois depuis l'année
2022. Cette inflation existe alors que les moyens financiers de subsistance des
burundais n'ont pas augmenté », déplore Gabriel Rufyiri. Il explique que
cette inflation monte en flèche au moment où une grande partie de la
population ne parvient plus à joindre
les deux bouts du mois. À ce problème d'inflation alimentaire, s’ajoute le problème de pénurie répétitive de
carburant. « Depuis 2022, en moyenne un trimestre ne peut pas passer sans qu’une
pénurie de carburant se déclare »,
se désole Rufyiri. Ce qui occasionne, selon lui
des pertes financières énormes pour le pays plus particulièrement les
recettes publiques sans oublier la hausse
des prix des tickets de transports à
l'intérieur du pays.
Pour
lui, la faible production de la récolte constitue
aussi une cause endogène de l’inflation.
Il regrette cependant que le peu qu’il y a soient mal géré. Ici, il fait référence à la récolte de maïs
qui, suite aux mauvaises de conditions de conservation et de conditionnement a
pourri. Dans certaines provinces, poursuit
l’activiste, des personnes qui ne sont pas de l'administration interviennent
dans la distribution des produits de première nécessité appelant ainsi la
corruption et par conséquent des prix sur ces produits dans les coins et les recoins du pays.
Des
recommandations formulées
Face
à cette situation, l’Olucome demande au gouvernement de constituer des stocks stratégiques du
carburant et d’autres produits pour faire face à la pénurie. De plus, que le
gouvernement interdise les institutions étatiques à s'introduire dans le commerce
car l’introduction de ces derniers dans les activités commerciales constitue une des causes de l’inflation. Ils
confisquent les denrées alimentaires sans que personne n’ose soulever le doit
ou rehausser le ton de peur des représailles.
Pour
le président de l’Olucome, le gouvernement doit aussi adopter la politique de
limitation des naissances et d’en découdre avec la philosophie selon laquelle
beaucoup d’enfants constituent une richesse alors qu’ils constituent une menace.
Il regrette que le Burundi affiche un taux de naissance trop élevé (près
de 6 enfants par femme) alors qu’il est classé
parmi les pays les plus pauvres du monde. La population continue a
augmenté alors que l’espace cultivable ne s’épaissit pas.
Gabriel
Rufyiri suggère qu’i y ait une politique de regroupement des burundais dans les
villages pour libérer les terres cultivables et augmenter la production
agricole. « Que la construction en étage dans certaines villes soit une obligation,
qu'il y ait un schéma directeur d'urbanisation pour éviter les catastrophes
naturels », suggère Rufyiri.
Comme
il l’indique, la politique d’irrigation s’impose pour inverser la tendance. Il dit ne
pas comprendre comment les pays désertiques à l’instar du Maroc aient une récolte suffisante alors que
le Burundi qui connait une pluviométrie pouvant s’échelonner sur 8 mois manque
de qui nourrir la population.
Il
fustige les discours de certains hauts
responsables publics selon lesquels il
n’y pas de disette dans le pays allant même à infantiliser la population que le Burundi peut nourrir l’occident alors
que les burundais crèvent de faim.
L’inflation,
un problème mondial
Le
rapport du comité de pilotage monétaire au premier trimestre 2022 de la banque
de la République du Burundi sorti en juillet 2022 note que suite à la guerre
russo-ukrainienne, l’inflation frappe les pays avancés, les moins avancées, les pays
émergents et les pays en développement dont fait partie le Burundi. Ainsi, au
premier trimestre 2022, aux Etats-Unis, l’inflation s’est établie à 8,0% au
premier trimestre 2022 contre 1,9% au même trimestre de l’année précédente.
Dans la Zone euro, elle s’est fixée à 6,1 contre 1,1%.
De
même, dans les pays émergents et en développement, l’inflation s’est accrue,
notamment, en Chine (1,2 contre -0,1%), en Inde (5,4 contre 4,4%), en Afrique
du Sud (5,8 contre 3,1%) et en Turquie (54,8 contre 15,6%).
Selon
le même rapport, en 2022, l’inflation dans les pays de l’EAC à savoir au
Burundi, au Rwanda et en Ouganda mais dans les pays comme le Kenya et la
Tanzanie, l’inflation a décélérée en témoigne les données.
Le
taux d’inflation a augmenté au premier trimestre 2022 au Burundi (12,8 contre
9,5%), au Rwanda (2,3 contre 1,2%) et en Ouganda (3,8 contre 2,5%). Toutefois,
elle a décéléré au Kenya (5,3 contre 6,0%) et en Tanzanie (3,0 contre 4,6%). De
même, par rapport au même trimestre de 2021, l’inflation a augmenté au Burundi
(12,8 contre 6,8%), en Ouganda (3,8 contre 3,4%) et au Rwanda (2,3% contre
2,0%), tandis qu’elle a décéléré en Tanzanie (3,0 contre 3,2%) et au Kenya (5,3
contre 5,9%).
D’après le
président de la République du Burundi, Evariste Ndayishimiye, la baisse ou la
stabilisation des prix sur les produits
ne sera conditionnée que par une production abondante. Ainsi, il appelle la
population à s’atteler aux activités de développement surtout à l’agriculture
afin de produire pour la consommation et
pour la commercialisation.