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L’Observatoire de Lutte contre les Malversations Economiques (OLUCOME) alerte sur l’inflation galopante qui hante la population Burundaise. Le président de cet observatoire, Gabriel Rufyiri, appelle le gouvernement à faire tout son mieux pour freiner la flambée des prix. Il demande également au gouvernement de prendre des mesures urgentes pour atténuer la hausse généralisée des prix des produits de première nécessité au Burundi. Il vient de l’indiquer lors d’une conférence de presse de ce mardi 21 mars 2023.

« L'inflation est très préoccupante. Elle se remarque sur tous les produits importés et locaux plus particulièrement les produits alimentaires (le haricot, la farine de maïs ...). Elle a grimpé exponentiellement ces derniers mois depuis l'année 2022. Cette inflation existe alors que les moyens financiers de subsistance des burundais n'ont pas augmenté », déplore Gabriel Rufyiri. Il explique que cette inflation monte en flèche au moment où une grande partie de la population  ne parvient plus à joindre les deux bouts du mois. À ce problème d'inflation alimentaire,  s’ajoute le problème de pénurie répétitive de carburant.  « Depuis 2022, en moyenne un trimestre ne peut pas passer sans qu’une  pénurie de carburant se déclare  », se désole Rufyiri. Ce qui occasionne, selon lui  des pertes financières énormes pour le pays plus particulièrement les recettes publiques sans oublier  la hausse  des prix des tickets de transports à l'intérieur du pays.

Pour lui, la  faible production de la récolte constitue aussi une cause endogène de  l’inflation. Il regrette cependant que le peu qu’il y a soient mal géré.  Ici, il fait référence à la récolte de maïs qui, suite aux mauvaises de conditions de conservation et de conditionnement a pourri.  Dans certaines provinces, poursuit l’activiste, des personnes qui ne sont pas de l'administration interviennent dans la distribution des produits de première nécessité appelant ainsi la corruption et par conséquent des prix  sur ces produits  dans les coins et les recoins du pays.

Des recommandations formulées

Face à cette situation, l’Olucome demande au gouvernement  de constituer des stocks stratégiques du carburant et d’autres produits pour faire face à la pénurie. De plus, que le gouvernement interdise les institutions étatiques à s'introduire dans le commerce car l’introduction de ces derniers dans les activités commerciales  constitue une des causes de l’inflation. Ils confisquent les denrées alimentaires sans que personne n’ose soulever le doit ou rehausser le ton de peur des représailles.

Pour le président de l’Olucome, le gouvernement doit aussi adopter la politique de limitation des naissances et d’en découdre avec la philosophie selon laquelle beaucoup d’enfants constituent une richesse alors qu’ils constituent une menace. Il regrette que  le Burundi  affiche un taux de naissance trop élevé (près de 6 enfants par femme) alors qu’il est classé  parmi les pays les plus pauvres du monde. La population continue a augmenté alors que l’espace cultivable ne s’épaissit pas.

Gabriel Rufyiri suggère qu’i y ait une politique de regroupement des burundais dans les villages pour libérer les terres cultivables et augmenter la production agricole. «   Que la construction en étage dans certaines villes soit une obligation, qu'il y ait un schéma directeur d'urbanisation pour éviter les catastrophes naturels », suggère  Rufyiri.  

Comme il l’indique, la politique d’irrigation   s’impose pour inverser la tendance. Il dit ne pas comprendre comment les pays désertiques à l’instar du  Maroc aient une récolte suffisante alors que le Burundi qui connait une pluviométrie pouvant s’échelonner sur 8 mois manque de qui nourrir la population. 

Il fustige les discours  de certains hauts responsables publics  selon lesquels il n’y pas de disette dans le pays allant même à infantiliser la population  que le Burundi peut nourrir l’occident alors que les burundais crèvent de faim.

L’inflation, un problème mondial

Le rapport du comité de pilotage monétaire au premier trimestre 2022 de la banque de la République du Burundi sorti en juillet 2022 note que suite à la guerre russo-ukrainienne, l’inflation frappe  les pays avancés, les moins avancées, les pays émergents et les pays en développement dont fait partie le Burundi. Ainsi, au premier trimestre 2022, aux Etats-Unis, l’inflation s’est établie à 8,0% au premier trimestre 2022 contre 1,9% au même trimestre de l’année précédente. Dans la Zone euro, elle s’est fixée à 6,1 contre 1,1%.

De même, dans les pays émergents et en développement, l’inflation s’est accrue, notamment, en Chine (1,2 contre -0,1%), en Inde (5,4 contre 4,4%), en Afrique du Sud (5,8 contre 3,1%) et en Turquie (54,8 contre 15,6%).

Selon le même rapport, en 2022, l’inflation dans les pays de l’EAC à savoir au Burundi, au Rwanda et en Ouganda mais dans les pays comme le Kenya et la Tanzanie, l’inflation a décélérée en témoigne les données.

Le taux d’inflation a augmenté au premier trimestre 2022 au Burundi (12,8 contre 9,5%), au Rwanda (2,3 contre 1,2%) et en Ouganda (3,8 contre 2,5%). Toutefois, elle a décéléré au Kenya (5,3 contre 6,0%) et en Tanzanie (3,0 contre 4,6%). De même, par rapport au même trimestre de 2021, l’inflation a augmenté au Burundi (12,8 contre 6,8%), en Ouganda (3,8 contre 3,4%) et au Rwanda (2,3% contre 2,0%), tandis qu’elle a décéléré en Tanzanie (3,0 contre 3,2%) et au Kenya (5,3 contre 5,9%).

D’après le président de la République du Burundi, Evariste Ndayishimiye, la baisse ou la stabilisation  des prix sur les produits ne sera conditionnée que par une production abondante. Ainsi, il appelle la population à s’atteler aux activités de développement surtout à l’agriculture afin de produire  pour la consommation et pour la commercialisation. 

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