Nduwayo Pierre, président de
l’Association des consommateurs (ABUCO-TI Burundi) indique que depuis 2019,
cette association en collaboration avec la section Transparency
international Kenyan (TI kenya) a mis en œuvre un projet « mobilisation des ressources
naturelles au Burundi » en vue de faire de ce secteur, un secteur porteur
de croissance économique.
Pourtant, dit-il, la gestion de ce secteur inquiète plus d’un. « Vous avez constaté ces
derniers jours que le Gouvernement a suspendu certains contrats des sociétés
internationales qui opéraient dans le domaine des minerais au Burundi. Cela
prouve à suffisance que ce secteur accuse des manquements.» Pour lui, cette
situation démontre à suffisance que le chemin à parcourir reste est encore long. Le
président de l’ABUCO-TI Burundi trouve qu’il
faut toujours nouer des contrats équilibrés qui permettent au pays de profiter de ses ressources minières.
Les
parlementaires appelés à agir
L’ABUCO-TI Burundi recommande que la transparence dans le secteur
minier soit une condition sine qua none. Pour M. Nduwayo, les décideurs doivent
veiller à ce qu’il y ait de bonnes lois dans ce domaine. De surcroit, il appelle
les parlementaires à agir car
c’est sont eux qui votent des lois et exercent le contrôle gouvernemental.
Abrahams Misoi, Progamm Manager
at Transparency International
Kenya, abonde dans le même sens. Pour lui, l’objectif principal est d’encourager
les pays africains en général et les pays de la Communauté Est-Africaine en
particulier à mobiliser et à protéger leurs ressources afin qu’elles puissent
être utilisées pour relever l’économie de leurs pays. Il déplore néanmoins le
comportement de certains pays africains qui font recours aux pays étrangers pour demander des crédits. Et ces
derniers sont à des taux excessifs.
M.Abrahams trouve par contre que si
leurs ressources étaient bien gérées celles-ci constitueraient la principale
source de devises au lieu de toujours se
contenter des crédits dans des banques étrangères. Ce qui la dette publique de
certains pays africains qui en sont actuellement victimes. Raison pour
laquelle, l’ABUCO-TIBurundi et Tansparency International Kenya appellent toutes
les personnes soucieuses de la bonne gestion des ressources naturelles à
s’impliquer davantage. Pour Abrahams, les principales cibles sont les
parlementaires, qui selon lui constituent l’œil et l’oreille du citoyen en ce
qui est de la gestion de la chose publique.
L’APNAC-
Burundi promet d’apporter une pierre à
l’édifice
L’Association des parlementaires pour la
lutte contre la corruption (APNAC Burundi), indique qu’au Burundi comme partout ou ailleurs le
secteur minier inquiète plus d’un. Hon. Jean-Marie Nibirantije, Président de l’APNAC au Burundi reconnait qu’à l’heure actuelle, des
efforts ont été consentis par le Gouvernement. « A partir du moment où
le président de la République a pris les choses en main, il y a eu des avancées
significatives par rapport aux années antérieures. », fait-il savoir avant
d’indiquer qu’une loi moderne qui
concorde avec la situation actuelle s’impose. Et de rassurer que les
parlementaires sont prêts à contribuer pour la protection des ressources
naturelles.
Un
manque à gagner !
Du moment que la situation économique
burundaise reste fragile, le secteur minier devrait être un pilier dans la
relance économique comme l’indique le Plan National de Développement (PND
2018-2027). C’est ce que conseille Boaz Nimpe, un consultant national en macro-économie. Ce qui est étonnant,
déplore-t-il, c’est que ce secteur regorge des questions pendantes. Le
consultant cite notamment la problématique de rapatriement des devises tirées
de l’exploitation minières ainsi que la mise en place d’un cadre légal
pour la traçabilité des minerais et en particulier l’or.
Les
données présentées lors de l’atelier montrent une disparité entre les statistiques enregistrées à Dubaï et les statistiques enregistrées à
l’exploitation. Ces dernières révèlent un manque à gagner important pour
l’exploitation des minerais. Pour Boaz Nimpa le pays perd doublement. D’abord,
les recettes en devises et les recettes
d’exportation liées à la taxation minière.
Pour faire face à ces défis, des recommandations
ont été formulées. Il s’agit notamment de la collecte et de la publication des
données sur le secteur minier, la signature des mémorandums d’entente entre les
pays qui exploitent les minerais et les pays qui commercialisent.
M. Nimpe fustige que les seuls statistiques
qui sortent dans les bulletins de
l’Office burundais des recettes sont sujettes à une double interprétation du
moment où le Burundi dispose des quantités fortement minorées au niveau de
l’exploitation.
Le consultant encourage l’Association
burundaise des consommateurs à redoubler
d’efforts dans la sensibilisation pour que le secteur minier soit au service de
la croissance économique des pays africains.