Mercredi 24 juin 2025, le président de la république du Burundi a promulgué la loi de finances, exercice 2025-2026. Au regard de cette loi, les dépenses s’élèvent à 5 227,06 milliards BIF, contre 4 732,39 milliards BIF pour le budget révisé de 2024-2025, soit une augmentation de 10,5%. Les dépenses courantes dominent, atteignant 2 719,67 milliards BIF, contre 2 507,39 milliards pour les investissements.
Le texte prévoit un déficit budgétaire de plus de 436 milliards de francs burundais, que le gouvernement entend combler par des emprunts
La loi de finances repose sur des prévisions budgétaires caractérisées par un déséquilibre entre les recettes et les dépenses publiques. Pour l’exercice en cours, le gouvernement compte mobiliser environ 4 790 milliards de francs burundais (BIF) en recettes, alors que les dépenses projetées atteignent 5 227 milliards BIF. Le déficit budgétaire, estimé à 436,9 milliards BIF, devra être comblé par des emprunts, qu’ils soient d’origine intérieure ou extérieure. Les choses sont ainsi au moment où, selon la loi de finances, la majeure partie du budget est consacrée aux dépenses courantes. Ainsi, 1 131,2 milliards BIF (soit 21 % du budget) seront affectés au remboursement de la dette intérieure et extérieure.
Lors de l’examen de cette loi en plénière à l’Assemblée Nationale, la cour des comptes avait exprimé ses inquiétudes devant les parlementaires : « Le recours excessif au financement intérieur pour combler le déficit risque de compromettre les efforts du secteur privé et la mobilisation des ressources nécessaires à son développement. »
De nouvelles dispositions pour élargir l’assiette fiscale
La loi de Finances, exercice 2025-2026 introduit plusieurs nouvelles mesures, d’autres sont modifiées. Cela pour renforcer le contrôle et la mobilisation des recettes. Ainsi, le secteur minier fait objet d’une réglementation renforcée. Le gouvernement entend mettre fin aux pratiques frauduleuses et améliorer la contribution de ce secteur aux finances publiques. De surcroit, la taxe sur l’exploitation minière, auparavant fixée à 7 %, est portée à 16 %. Le ministère des Finances espère en tirer 130 milliards BIF. De plus, une redevance informatique de 0,25 % sera appliquée à chaque déclaration douanière, avec un impact attendu de 17 milliards.
Un système de valorisation des boisements de l’État sera mis en place, avec une recette attendue de 150 milliards BIF. Une redevance administrative de 1 % est également instaurée, avec un impact budgétaire estimé à 36 milliards BIF. Dans la lutte contre la fraude, une amende administrative de 50 millions BIF par conteneur sera infligée à tout importateur qui échapperait au contrôle douanier.
La loi de finances introduit aussi des obligations accrues pour les entreprises publiques. Celles-ci devront désormais verser leurs bénéfices aux institutions compétentes dans un délai de 30 jours après la déclaration de l’impôt sur le revenu. Cette disposition vise à améliorer la transparence et l’efficacité dans la gestion des ressources issues des entreprises de l’Etat.
Cette loi de Finances entre en vigueur le 1er juillet 2025 pour se clôturer avec 1 er juillet 2026.